Catégories: Actualité
|
30 mai 2024 1 h 09 min

« Procès Trump: Temps des délibérations venu »

Partager

Avec une solennité immuable, le juge Juan Merchan a saisi l’attention des douze membres du jury réunis le mercredi 29 mai à la cour criminelle de Manhattan, lançant ainsi la phase de délibération après 21 jours d’audiences. « Bonjour, permettez-moi de vous donner des directives concernant la loi », a-t-il déclaré.

Ancien président et aspirant à un retour à la Maison-Blanche, Donald Trump, accusé de falsifier trente-quatre documents comptables, regarde désormais l’avenir incertain juridique que décideront ces citoyens ordinaires. Leurs identités restent confidentielles et le récit de leurs vies a été simplifié au moment de leur sélection. Ils sont désormais isolés dans une pièce sans accès à leurs téléphones portables, seuls avec leurs carnets remplis de notes, où s’écrivent en temps réel l’histoire judiciaire et politique des États-Unis.

Cinq femmes, sept hommes. Leurs expressions faciales ont été scrutées pendant des semaines – rires retenus, sourires, sourcils froncés, signes de fatigue ou de frustration. Maintenant, ils sont chargés de décider du sort de l’ancien président dans ce qui est très probablement le seul procès qui aura lieu avant les élections de novembre où il affrontera Joe Biden. En cas de condamnation, le juge Merchan dispose d’un large éventail de peines, dont une peine d’emprisonnement de quatre ans. Si le verdict n’est pas unanime (hung jury), le procès sera jugé sans effet (mistrial) et l’accusation pourra demander un nouveau procès.

« La preuve hors de tout doute raisonnable »

Au cours d’une séance durable plus d’une heure mercredi dernier, le juge Juan Merchan a donné une indispensable et traditionnelle explication du droit pénal. Il a clairement fait comprendre aux membres du jury qu’ils ne devaient pas base leur décision sur leurs opinions personnelles, leurs préjugés ou leurs visions partisanes, mais se concentrer sur les faits et la loi. Il les a exhortés à faire preuve de prudence quant à toute hypothèse concernant les peines possibles encourues. Il a également insisté sur le fait que « l’obligation de prouver n’est en aucun cas transférée de l’accusation à l’accusé ». Il a continué en éclaircissant ce que signifie « la preuve au-delà d’un doute raisonnable », expliquant que bien que nous puissions rarement être absolument certains de quelque chose dans les affaires humaines, prouver qu’un accusé est « probablement coupable » dans une affaire criminelle n’est pas suffisant.

Juan Merchan a fourni au jury une sorte de guide, posant des questions cruciales à considérer et à débattre lors de l’évaluation de l’affaire, ce qui comprend les témoignages des vingt témoins pour l’accusation et des deux témoins présentés par la défense. Selon le juge, la quantité de témoignages importe peu ; ce qui compte, c’est leur qualité. Merchan a fait comprendre qu’il n’y a pas de « formule spéciale » pour évaluer ces témoignages : une approche similaire à celle utilisée dans la vie quotidienne lorsqu’on entend une histoire devrait être adoptée.

Il ne reste que 49.24% de cet article à lire, le reste est exclusivement réservé aux abonnés.