La tentative de lancement d’un satellite par la Corée du Nord le lundi 27 mai s’est soldée par un échec, une circonstance qui pourrait indirectement valider les rumeurs d’une assistance russe au programme spatial militaire du régime de Pyongyang. En échange, Moscou aurait reçu des missiles et des obus, enfreignant ainsi les sanctions imposées par l’ONU.
Le satellite espion Malligyong-1-1 a été mis en orbite depuis le site de lancement de Sohae, situé dans la région de Phyongan du Nord (nord-ouest). Toutefois, deux minutes après le décollage, le lanceur a explosé et ses restes se sont écrasés dans la mer Jaune. Une évaluation « préliminaire » de l’Administration nationale de la technologie aérospatiale (NATA), citée par l’agence officielle nord-coréenne KCNA, attribue cet échec à un problème de fiabilité avec le moteur à oxygène liquide nouvellement développé.
L’utilisation du terme « nouvellement » impliquerait, d’après les experts, la présence de techniciens russes travaillant avec leurs homologues nord-coréens. « La Corée du Nord a peut-être tenté de passer d’une hydrazine hautement corrosive, toxique et explosive à un carburant plus stable », explique Hong Min, de l’Institut coréen pour l’unification (KINU) à Séoul. Ils auraient utilisé du kérosène, une pratique courante aux États-Unis et en Russie.
En 2023, la Corée du Nord a connu deux échecs de lancement dus à la défaillance de son moteur Baektusan fonctionnant à l’hydrazine. Cependant, en novembre de la même année, ils ont réussi à placer un satellite espion en orbite, bien que son fonctionnement soit intermittent. Ce succès a soulevé la question d’une possible implication de la Russie.
Les soupçons d’une possible implication technique de la Russie en faveur de la Corée du Nord ont commencé à émerger suite à la visite du dirigeant Kim Jong-un en Russie en septembre 2023. L’époque où le président russe Vladimir Poutine avait décidé d’accueillir son homologue dans le tout nouveau cosmodrome Vostotchny, situé dans l’Extrême-Orient, avait été perçue comme un indice de cette possibilité.
Lors de cette visite, le leader nord-coréen avait reçu des informations sur le fonctionnement des nouveaux lanceurs Angara et des fusées Soyouz-2. Lorsqu’on avait demandé à M. Poutine si la Russie pourrait aider au lancement des satellites nord-coréens, il avait déclaré: « C’est pour cette raison que nous sommes ici. Le dirigeant de la Corée du Nord démontre un intérêt notable pour la technologie des fusées. Ils sont sur le point de développer leur programme spatial. »
Cependant, en ce qui concerne une éventuelle coopération militaire, le président du Kremlin était beaucoup plus vague. « Nous discuterons de tout », avait-il esquivé, malgré le fait que les domaines de coopération entre les deux pays ne se limitaient pas seulement au secteur militaire. Des questions comme l’approvisionnement en pétrole par la Russie et l’utilisation par Moscou de travailleurs nord-coréens envoyés en Russie par Pyongyang – actes qui violent également les sanctions internationales imposées à la Corée du Nord – ont été soulevées. Le président russe est à son tour attendu en Corée du Nord, à une date non encore définie.
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