« Selon l’organisation non gouvernementale ILGA World, une inquiétante hausse des restrictions concernant la liberté d’expression et d’association a été évoquée pour les individus identifiés comme lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres, et intersexes (LGBTI) à l’échelle mondiale. Dhia Rezki Rohaizad, l’un des auteurs du rapport de l’association publié le 30 mai, qui s’étend de janvier 2023 à avril 2024, met l’accent sur le fait que discuter ouvertement de notre existence devient de plus en plus problematique dans un nombre croissant de pays.
Selon Julia Ehrt, directrice exécutive d’ILGA World, cette évolution est d’une extrême inquiétude car l’histoire nous a démontré que les avancements réalisés par nos mouvements peuvent être renversés suite à une élection. De fait, en 2024, la moitié de la population globale sera touchée par des élections. Elle souligne que certaines nations s’efforcent de limiter l’espace civique des organisations non gouvernementales, surtout celles traitant de la diversité sexuelle et de genre.
Au cours des seize derniers mois, la Jordanie, le Kirghizstan et l’Ouganda ont intégré formellement des mesures juridiques contre la soi-disant « promotion » de l’homosexualité, tandis que la Russie a étiqueté le « mouvement international LGBT » comme « extrémiste ».
Il convient de noter que la criminalisation et la peine de mort sont des réalités pour au moins cinquante-neuf États membres de l’Organisation des Nations Unies sur 193 sujets à cette répression. Le même nombre a mis en place des entraves juridiques à l’enregistrement et au fonctionnement des organisations qui défendent les droits des individus LGBTQIA+ ».
Un tiers des pays membres jugent illégales les relations homosexuelles, avec la peine de mort appliquée pour ces faits dans sept d’entre eux : Brunei, Mauritanie, Iran, Nigeria, Arabie Saoudite, Ouganda et Yémen. En Afghanistan, au Pakistan, au Qatar, en Somalie et aux Emirats Arabes Unis, bien que la peine capitale puisse être infligée, le cadre juridique reste flou, informe l’ILGA. Douze pays vont jusqu’à prononcer la peine de mort en cas d’homosexualité.
Malgré ces défis, on observe des progrès vers l’égalité pour les personnes LGBTI, bien que contrés par une opposition farouche, soutient l’association.
En dépit de la répression, des progrès majeurs ont été enregistrés. Quatre pays membres, dont l’Andorre, l’Estonie, la Grèce et la Slovénie, ont adopté le mariage homosexuel, portant à trente-cinq le total de ces pays. Le Népal a également adopté une ordonnance provisoire pour faciliter ces mariages. La Bolivie et la Lettonie ont légalisé les unions civiles, suivies par plusieurs préfectures japonaises.
Cinq pays membres (Allemagne, Equateur, Espagne, Finlande et Nouvelle-Zélande) permettent désormais à l’individu de faire refléter son genre dans ses documents officiels en fonction de l’auto-détermination, ce qui porte à dix-sept le total des pays autorisant cette démarche.
En France, où les personnes LGBTQIA+ bénéficient de protections légales, 266 agressions physiques ont été signalées à l’association SOS Homophobie en 2023. L’association fait part de son inquiétude face à un environnement hostile où les droits et les vies des personnes LGBTQIA+, en particulier des personnes trans, sont constamment menacés. SOS Homophobie dénonce un certain immobilisme politique, qui peine à mettre en œuvre des politiques inclusives et quantitatives, contribuant à la détresse généralisée au sein de la communauté LGBTI.
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