Des universités prêtes à expérimenter « Dialogue », une nouvelle application proposée par le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, seront en test d’ici cet été. Avant janvier 2025, tous les établissements devront l’implémenter, comme l’a déclaré la ministre Sylvie Retailleau lors de son discours le 29 mai devant la mission parlementaire traitant de l’antisémitisme dans l’enseignement supérieur.
Depuis le 10 avril, les représentants ont effectué 17 auditions mettant en lumière des difficultés en matière de suivi et de définition des actes antisémites, notamment avec l’influence des slogans venus des États-Unis, ont déclaré Pierre-Antoine Lévi et Bernard Fialaire, les deux rapporteurs respectivement de l’Union centriste et du Rassemblement démocratique et social européen.
En préparation depuis mars, l’application du ministère permettra un suivi complet et en direct des actes rapportés aux procureurs, ainsi que des actions disciplinaires entreprises par les directions des établissements et les sanctions qui s’ensuivent. Sylvie Retailleau a ajouté que ces informations seraient mises à la disposition des directions des universités, des rectorats et de l’administration centrale.
De manière générale, les revendications deviennent de plus en plus extrêmes.
Depuis l’assaut du Hamas sur Israël le 7 octobre 2023 et la contre-attaque israélienne à Gaza, la ministre a recensé 76 incidents antisémites. Parmi eux, 17 font l’objet d’une investigation administrative, neuf ont conduit à des plaintes et onze ont été signalés au procureur. Elle a précisé que parmi ces incidents, environ 30 inclus des inscriptions, menaces, violences verbales, et apologies pour le terrorisme et le nazisme. En outre, on compte deux agressions physiques sur des étudiants juifs à l’Université de Strasbourg, une à Lille contre les membres de Golem et une autre à la Sorbonne à Paris.
En réponse aux interrogations sur les mesures du ministère pour combattre l’antisémitisme, la ministre a souligné que 214 actions individuelles ou de groupes « favorables à Gaza et susceptibles de perturber l’ordre public » ont été signalées par divers établissements. Elle a exprimé sa satisfaction que « aucune occupation n’a réussi à s’établir durablement ». Madame Retailleau estime que depuis fin avril, les forces de l’ordre ont dû intervenir une trentaine de fois suite à la requête d’un chef d’établissement ou à la décision du préfet en cas de désordre sur la voie publique ou aux alentours du campus.
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