Le marché coloré de Tepoztlan se trouve dans l’Etat de Morelos, à deux heures de route au sud de Mexico. Durant l’heure du déjeuner, le marché bourdonne d’activité. Autour des tables de cuisines, où cuisent des tortillas sur des plaques de gaz rondes, les gens se rassemblent pour échanger. Dans cette ville peuplée de 50 000 habitants, les conversations coulent naturellement entre les clients, car beaucoup d’entre eux se sont connus depuis l’époque de leur enfance. À l’approche de l’élection présidentielle, ces discussions glissent souvent vers les sujets politiques, surtout lorsque des jeunes commencent à distribuer des tracts pour Morena, le parti du président en exercice, Andres Manuel Lopez Obrador, connu sous l’acronyme « AMLO », président depuis 2018.
David Porfirio Rivera, un robuste maçon de 38 ans, revêtu de son débardeur et de sa casquette couverte de plâtre, accepte les tracts en disant hautement: « C’est le meilleur président que le Mexique ait jamais eu ». Même s’il n’est pas un partisan actif de Morena, l’homme admire sincèrement le président. Ses collègues, présents à ses côtés, éclatent de rire en disant : »Dès qu’il en a l’occasion, il fait de la publicité pour AMLO ». Tout en souriant, David énumère fièrement ce qu’AMLO a accompli : « Nos salaires ont augmenté, nos congés aussi, et nous n’avons jamais manqué de travail malgré que l’opposition avait prédit une chute de l’économie si nos conditions s’amélioraient. AMLO a eu le courage de faire face à ces défis et de nous soutenir ».
Dans la salle, tous acquiescent, sourient et plaisantent sur une récente déclaration du président à l’encontre des dirigeants. Ce sont des ouvriers ou des agriculteurs, dépensant guère plus de deux euros pour leur repas. Aucun d’eux ne bénéficie directement d’une aide sociale, bien que leurs parents âgés profitent de la « pension universelle » de 70 euros par mois, garantie par la Constitution et ajustée en fonction de l’inflation. Cette aide est offerte à tous les Mexicains de plus de 68 ans, ou 65 ans pour les communautés indigènes.
« C’est peu, mais ça change beaucoup de choses. Avant, nous devions soutenir nos parents financièrement », raconte Madinina Meza, qui prépare des tortillas dans sa cuisine, tandis que sa fille reçoit une bourse de 50 euros par mois pour ses études. « Cela couvre principalement ses frais de nourriture et de transport pour se rendre à l’université. Son frère aîné, qui n’a jamais reçu d’aide, a choisi de travailler à l’âge de 19 ans plutôt que de poursuivre ses études, » se désole la mère.
À 62 ans, Jorge Linarez, un apiculteur qui vend son miel au marché, assure qu’il ne reçoit aucune allocation et qu’il n’est pas devenu plus riche depuis que les gauchistes sont au pouvoir en 2018, mais il soutient fermement AMLO. « Je le défends car il comprend nos difficultés, il est à l’écoute des gens. C’est le premier leader que je respecte car il s’intéresse à nous, les moins fortunés du pays. »
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