Le mardi 28 mai, Garry Conille, un médecin âgé de 58 ans, a été nommé comme le nouveau Premier ministre intérimaire d’Haïti par le conseil présidentiel de transition. Ce conseil, établi en avril, a du mal à gérer les problèmes persistants du pays, y compris une crise politique, sécuritaire et humanitaire.
Entre 2011 et 2012, Conille a également servi en tant que Premier ministre d’Haïti pendant six mois. Il a été choisi pour ce poste suite à la démission d’Ariel Henry en mars, suite à une vague de violence de gang de plus en plus marquée.
En fin février, des gangs ont lancé des attaques synchronisées sur les lieux importants à Port-au-Prince dans l’espoir de renverser Ariel Henry. Actuellement, 80% de la capitale est contrôlée par des groupes criminels, qui sont tenus responsables de nombreuses atrocités, notamment meurtres, viols, pillages et kidnappings pour demande de rançon.
Par ailleurs, les citoyens haïtiens font actuellement face à une crise humanitaire importante, souffrant de pénuries de nourriture, de médicaments et d’autres biens essentiels. Le système de santé du pays est sur le point de s’effondrer, comme l’UNICEF l’a averti récemment. Selon l’organisation, la violence, les déplacements de masse, la propagation d’épidémies mortelles et l’augmentation de la malnutrition menacent de briser la chaîne d’approvisionnement du pays.
Il est également à noter le meurtre de deux missionnaires américains.
Haïti, déchirée par la brutalité des gangs, reste dans l’attente de l’arrivée d’une première vague de la force multinationale dirigée par le Kenya. Initialement prévue pour la semaine précédente, l’arrivée a été retardée. Le meurtre de trois personnes, dont deux missionnaires américains, lors d’une attaque de gang le vendredi a ravivé les appels pour une action immédiate. Un représentant du gouvernement américain a récemment déclaré que « la situation en Haïti ne peut pas attendre ».
Lors d’une audition au Parlement, Antony Blinken, le secrétaire d’État américain, a qualifié Haïti de pays « sur le point de devenir un État défaillant », insistant sur la nécessité d’envoyer une force multinationale.
La mission, soutenue par l’ONU et soutenue logistiquement par les États-Unis – sans fournir de troupes – vise à aider la police haïtienne dans sa lutte contre les gangs qui terrorisent les citoyens et contrôlent une grande partie de la capitale, Port-au-Prince.
Le président kényan, William Ruto, a déclaré la semaine dernière que le Kenya et les autres pays déployés en Haïti auront pour mission de « sécuriser le pays et de combattre les gangs et les criminels qui ont infligé des souffrances inimaginables à cette nation ». Le président américain, Joe Biden, a salué les « compétences de premier plan » du Kenya, assurant que « c’est une crise, mais nous sommes capables de la gérer ».
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