Louis, qui a choisi de garder son identité secrète, n’arrive pas à dissimuler son inquiétude. Tout comme une multitude de ses camarades de seconde, il peine à dénicher une entreprise désireuse de l’accueillir. Étudiant au lycée Charles-de-Gaulle à Poissy (Yvelines), Louis avait lancé ses recherches dès décembre 2023. Malheureusement, ses efforts pour faire aboutir une trentaine de demandes auprès de mairies et députés ont été vains. Sur les trente-trois élèves de sa classe, sept sont toujours sans stage.
Pour la première fois cette année, plus de 500 000 étudiants de seconde générale et technologique sont tenus d’effectuer un stage d’observation du 17 au 28 juin. Cette décision a été prise par Gabriel Attal, à cette époque ministre de l’éducation nationale, dans le but de « revaloriser le mois de juin » qui est généralement négligé par les élèves. Cependant, à défaut de trois semaines avant le commencement des stages, le SNES-FSU (Syndicat national des enseignants du second degré) et le SNPDEN-UNSA (Syndicat national des personnels de direction) estime que 50% à 70% des élèves sont encore sans solution.
Selon Sophie Vénétitay, la Secrétaire Générale du SNES-FSU et professeure d’économie et de sciences sociales au lycée Rosa-Parks à Montgeron (Essonne), cette situation était largement « anticipable ». Dans ses quatre classes de seconde, plus de la moitié des élèves n’ont toujours pas trouvé de stage. Selon elle, cette situation serait due à un marché de l’emploi déjà saturé par des stagiaires de bacs professionnels, dont les stages sont une nécessité dans leur formation et à une diffusion tardive des informations.
L’annonce concernant la mesure a été faite en 2023, cependant, le détail des modalités du stage n’a été révélé qu’en fin mars dans le Journal officiel. Il y avait une certaine désorganisation tout au long de l’année, les étudiants cherchant des réponses concernant les attentes du stage dès novembre sans recevoir de réponse, ce que Sophie Vénétitay juge déplorable. L’enseignante critique également le manque d’opportunités disponibles sur le site gouvernemental mis en ligne le 25 mars. Sur 822 étudiants devant faire un stage dans son établissement, seulement quatorze offres étaient proposées dans un rayon de quinze kilomètres mi-mai, une situation qui force les étudiants à ajuster leurs attentes.
Un chaos total est la manière dont la situation est décrite. Mathilde, une étudiante du lycée Nicolas-Brémontier de Bordeaux, avait l’intention d’effectuer un stage dans le domaine artistique. Elle était assez impatiente de découvrir un secteur dans lequel elle envisage de travailler à l’avenir.
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