Dans une entrevue récente avec le réseau LN +, Javier Milei, le président argentin, s’est vanté que sa présence transforme chaque visite en une célébration. Cependant, une telle fête a rapidement pris fin lors de sa visite à Madrid du 17 au 19 mai, déclenchant une crise diplomatique sans précédent.
A l’occasion de la convention Europa Viva 24 du parti Vox d’extrême droite espagnol, où il était l’invité principal, Milei a critiqué Begoña Gomez, l’épouse du Premier ministre espagnol Pedro Sanchez sans toutefois la mentionner par son nom. Milei l’a accusée de corruption, ce qui a été accueilli par les applaudissements de l’auditoire. Gomez fait actuellement l’objet d’une enquête préliminaire pour trafic d’influence et corruption. Cette attaque a provoqué une série d’échanges tendus entre l’Argentine et l’Espagne.
Madrid a réclamé des excuses publiques de la part du président argentin, et a rappelé son ambassadrice en Argentine pour une durée indéterminée. Selon le ministre des affaires étrangères espagnol, José Manuel Albares, l’Argentine sera privée d’un ambassadeur espagnol, une première depuis que le pays a été reconnu par l’ex-puissance coloniale en 1859. Milei a rejeté cette décision comme étant absurde et le fait d’un socialiste arrogant, et a affirmé qu’il ne s’excusera pas, quoi qu’il arrive.
Andrés Malamud, politologue spécialiste des relations internationales, estime que cet incident a davantage souligné la politique étrangère provocatrice du président argentin depuis son entrée en fonction le 10 décembre 2023. Selon Malamud, Milei a tendance à exagérer ses penchants de droite pour le spectacle médiatique lors de ses voyages officiels, en plus de ses problèmes actuels avec le plus grand investisseur européen en Argentine.
Au lieu de rencontrer des entrepreneurs espagnols à Madrid, Javier Milei était principalement concentré sur la convention de ses partenaires politiques d’ultra-droite. En effet, suite à l’utilisation de l’aéronef présidentiel pour assister à la convention de Vox, trois législateurs de l’opposition argentine ont porté l’affaire en justice le 25 mai. L’ambassade argentine en Espagne avait préalablement informé les autorités espagnoles de l’arrivée du président argentin pour une « visite privée », selon un document révélé par le journal espagnol El Pais.
Avant cela, Javier Milei avait assisté au Forum économique de Davos en Suisse, où il avait prononcé son premier discours international en tant que dirigeant le 15 janvier. Son discours, similaire à ceux de sa campagne, était marqué par un ton offensif et des critiques contre le « socialisme » et le « féminisme », devenant ainsi sa signature, que ce soit en tant que candidat ou président. Par la suite, il a effectué des visites en Israël – un pays auquel Javier Milei apporte un « soutien sans réserve » et où il étudie la Torah en envisageant une conversion au judaïsme – avant de se rendre au Vatican et en Italie.
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