Il n’y avait aucun doute sur les attentes concernant les résultats des analyses. Tous anticipaient des résultats positifs le 16 mai à Paris sur la place de la République, y compris les pompiers venus de toute la France pour demander une meilleure reconnaissance de la dangerosité de leur profession. Cela comprenait dix-neuf volontaires prêts à faire prélever des mèches de cheveux pour mesurer leur exposition aux substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS), qui sont hautement toxiques.
Les résultats sont « choquants » ont révélé, mardi 28 mai, lors d’une conférence de presse conjointe, les neuf organisations syndicales des services départementaux d’incendie et de secours (SDIS) et Les Ecologistes (ancien EELV), partenaires dans cette opération alors que la proposition de loi visant à protéger la population des risques liés aux PFAS, adoptée en première lecture à l’Assemblée nationale le 4 avril, arrive au Sénat le jeudi 30 mai.
Parmi les vingt échantillons analysés – les cheveux des dix-neuf pompiers et ceux de Marie Toussaint, tête de liste écologiste aux élections européennes, qui a également participé au test – tous sont positifs à au moins l’un des douze « polluants éternels » recherchés, dix-neuf à au moins deux. Trois sont positifs à quatre polluants, deux à cinq, et un échantillon affiche le score de six PFAS.
Tous les échantillons capillaires des pompiers montrent la présence de PFOA, une substance interdite depuis 2019 et classée « cancérogène pour l’homme », et plus de la moitié montrent des traces de PFOS, molécule interdite depuis 2009 et classée « cancérogène possible ».
« Renforcer notre suivi médical ».
Florian Dallant, 23 ans, le plus jeune pompier testé, a été l’un des plus affectés, avec cinq polluants détectés dans son corps. « Je suis dans ce métier depuis seulement six ans! Je savais que je risquais l’exposition, mais voir les résultats de manière aussi concrète est très troublant », avoue-t-il, toujours sous le choc. « Cela me fait réévaluer les dangers auxquels je m’expose et me fait penser à mon futur dans ce domaine… »
Arnaud Decosne, 45 ans, pompier à Blaye (Gironde), a été testé positif à trois PFAS et ne peut stopper sa pensée de se diriger vers son père et son grand-père. « Ils étaient tous deux pompiers et sont morts d’un cancer, l’un à 63 et l’autre à 67 ans. C’est vrai qu’il n’y a pas de destin inéluctable, mais si je fais la moyenne, cela voudrait dire qu’il ne me reste que plus ou moins vingt ans de vie. Nous nous mettons en danger pour les autres, mais après notre carrière, nous avons également un désir de vivre! »
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