Lors de sa deuxième journée d’une visite d’État en Allemagne, Emmanuel Macron s’est exprimé devant un rassemblement de jeunes Allemands à Dresde, attirés par une « fête de l’Europe » et un festival de musique. La date, le 27 mai, a offert au Président Français l’occasion de lancer un appel à la mobilisation contre l’extrême droite, lors de cet événement qui ressemblait à une réunion électorale. « Un vent mauvais souffle sur l’Europe, alors réveillons-nous ! » a-t-il exhorté. Sans mentionner directement le Rassemblement national (RN), qui a une forte avance sur le camp présidentiel avant les élections européennes du 9 juin, Macron a ainsi pu exprimer indirectement son engagement.
Dès son arrivée, le Président de la République a été accueilli par son homologue allemand, le social-démocrate Frank-Walter Steinmeier. C’était une occasion pour Macron de prendre position sur la défense de l’Europe. « Je me sens responsable d’entrer dans le débat européen, même en tant que président, pour dévoiler les idées du Rassemblement National », a déclaré Macron, reprenant ses mots depuis la résidence de Steinmeier, le Château de Bellevue à Berlin.
Macron a mis en évidence les avancées qu’aurait répressées le RN s’ils avaient été au pouvoir en Europe sur la dernière demi-décennie. Il a déclaré: « Nous n’aurions pas eu le vaccin, ni de plan de relance européen, ni de capacité à répondre aux défis migratoires en Européens, ni de Green Deal européen ni de capacité à gérer la décarbonation ». Le président a aussi souligné que le RN « aurait abandonné l’Ukraine pour soutenir la Russie, que soutiennent tous les nationalistes dans nos pays. Le cours de l’histoire ne serait donc pas le même. »
« La paix ne signifie pas la capitulation », a-t-il conclu.
Accompagné de M. Steinmeier, M. Macron a rendu hommage devant les stèles noir marbrées du mémorial de l’Holocauste, situé là où se trouvait autrefois le mur de Berlin, aux pieds de la porte de Brandebourg, lundi matin. Plus tard, à l’ambassade française voisine, le président français a honoré Serge et Beate Klarsfeld, connus pour leur dévouement à poursuivre les criminels nazis. M. Macron a mis en relief l’importance de la mémoire en restant vigilant face à l’antisémitisme, au négationnisme et à la xénophobie, tout en louant l’engagement du couple contre l’antisémitisme, et ce, malgré les attaques du Hamas contre Israël. Toutefois, il n’a pas mentionné le soutien récent que les Klarsfeld ont apporté au RN, bien qu’ils aient longtemps lutté contre le Front National instauré par Jean-Marie Le Pen.
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