« Ce samedi 25 mai est un jour de marché à Châtelineau, une commune populaire en périphérie de Charleroi où des centaines de personnes se promènent à travers des boutiques proposant du poulet rôti, un snack nommé Bismillah, une halle intérieure abondant en étalages de vêtements bon marché, des stands d’épices et de légumes. Equipés de foulards rouges, des brochures en main et des sacs marqués du symbole de leur parti – une étoile au centre d’un coeur – une petite équipe de six militants du Parti du travail de Belgique (PTB) accompagnent la députée en place, Sofie Merckx.
Aujourd’hui âgée de 49 ans, elle est le visage le plus reconnu du parti extrémiste gauche, suite au président du parti, Raoul Hedebouw, 46 ans, un orateur apprécié par toutes les chaînes télévisées. Avec sa verve et ses expressions percutantes, il a affirmé la veille sur RTL-TVi que son parti est prêt à prendre le pouvoir. « De toute évidence, pour tous les votants de gauche, » a-t-il dit, » l’objectif est de rendre le PTB essentiel. Plus nous recevons de votes, plus le PS ou un parti comme Ecolo seront obligés de négocier avec nous. Le PTB pourrait faire partie du gouvernement. »
À l’approche des scrutins fédéraux et régionaux du 9 juin, qui coïncideront avec les élections européennes en Belgique, ce parti prend de l’ampleur et pourrait bien chambouler la donne. Un récent sondage leur attribuait samedi dernier 14,5% des intentions de vote en Wallonie et 19,8% dans la région de Bruxelles-Capitale. En Flandre, le pourcentage s’élève à 9% : M. Hedebouw, responsable parfaitement bilingue d’un parti toujours national dans ce royaume divisé, est de plus en plus visible. Cependant, le Vlaams Belang (extrême droite) avec approximativement 27%, ne semble pas menacé. Néanmoins, cela pourrait ébranler le parti de gauche socialiste stagner et les écologistes en déclin.
Dans le Hainaut, où la flamande Sofie Merckx a choisi de s’installer il y a une vingtaine d’années, l’ambition est d’obtenir un quatrième siège de député et de concurrencer le PS dirigé par Paul Magnette, président du parti et maire de Charleroi. Ce dernier a récemment décrié ses adversaires communistes en les qualifiant de « couillons », avant de se corriger pour « froussards ». Il les accuse de « se cacher sous la table » lorsqu’il est question de prendre leurs responsabilités, de dépenser à l’excès pour marquer leur présence sur les réseaux sociaux, et de se complaire dans des slogans populistes.
« « Notre intention est de faire une révolution dans notre système, explique Sofie Merckx. Nous souhaitons abaisser l’âge de la retraite à 65 ans, actuellement fixé à 67 ans en 2024, augmenter le salaire minimum, imposer plus fort les plus riches et restreindre les avantages des politiciens. Il est nécessaire d’ajuster les comportements et l’état d’esprit qui ont été influencés par quatre décennies de contrôle du Parti socialiste », affirme-t-elle. Depuis longtemps, le PS, qui était le parti dominant dans le Hainaut, se bat maintenant contre le Mouvement réformateur libéral pour rester au pouvoir en Wallonie : les dernières sondages donnent à chacun d’eux 22,5 % des voix en Wallonie. Si cela se vérifie, le PS aura perdu près de la moitié de son électorat en presque quarante ans.
Vous avez encore 50.65% de l’article à lire. La suite est disponible uniquement pour les abonnés. »
Laisser un commentaire