La police d’Arménie a déclaré, le lundi 27 mai, avoir arrêté plus de deux centaines de protestataires contre le gouvernement qui essayaient de barrer des voies de communication principales de la capitale, Erevan, en contestation à la vente de territoires à l’Azerbaïdjan dans le processus de négociations de paix. Le ministère de l’Intérieur de l’Arménie a rapporté dans un communiqué que « 226 citoyens » ont été mis en détention « pour avoir refusé de se conformer aux directives légitimes de la police ».
Un mouvement de protestation, dirigé par l’archevêque Bagrat Galstanian exigeant la démission du Premier ministre, Nikol Pachinian, a surgi le mois précédent dans cette nation du Caucase après que le gouvernement a décidé de confier à Bakou quatre villages limitrophes qu’il dominait depuis les années 1990. Le lundi, des centaines de protestataires sont allées manifester à travers l’Arménie, un événement que M. Galstanian définit comme une « campagne nationale de désobéissance », d’après un reporter de l’Agence France-Presse.
Le gouvernement de M. Pachinian reste ferme face à ce défi malgré les efforts de M. Galstanian pour déposer une motion de défiance contre le Premier ministre, qui a accédé au pouvoir suite à des manifestations pacifiques en 2018.
Valeur stratégique
L’Arménie a restitué à l’Azerbaïdjan quatre village frontaliers le vendredi, un élément clé du processus de normalisation des relations entre les deux nations rivales, qui se sont affrontées dans plusieurs guerres. Cet acte a été suivi d’une autre manifestation dimanche à Erevan, où des milliers de personnes ont exigé la démission du Premier ministre.
Bagrat Galstanian, un leader spirituel dans la région de Tavouch où les zones ont été renvoyées à l’Azerbaïdjan, a déclaré dimanche qu’il abandonnerait son rôle ecclésiastique pour concourir au poste de Premier ministre et a demandé des élections législatives anticipées. Cependant, selon la loi arménienne, M. Galstanian n’est pas autorisé à se porter candidat au poste de Premier ministre en raison de sa double citoyenneté arménienne et canadienne.
La région cédée est d’une importance cruciale pour l’Arménie, un pays sans accès à la mer, car elle domine des segments d’une route essentielle vers la Géorgie. Les résidents arméniens des communautés voisines prétendent que cette action les isole du reste du pays et critiquent le Premier ministre, Nikol Pachinian, pour avoir concédé des territoires sans obtenir quelque chose en échange. M. Pachinian maintient que son choix est destiné à assurer la paix avec Bakou.
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