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27 mai 2024 22 h 12 min

« Plainte contre Maréchal pour injure transphobe »

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Six groupes de défense des droits LGBTQIA+ ont déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) leur intention de poursuivre Marion Maréchal, leader du parti Reconquête !, pour « insulte transphobe ». Ce geste est motivé par les commentaires qu’elle a formulés à l’encontre de l’actrice trans Karla Sofia Gascon, lauréate à Cannes. Gascon a partagé un prix d’interprétation féminine au 77e Festival de Cannes avec les actrices Selena Gomez, Zoe Saldana et Adriana Paz, pour le film Emilia Perez réalisé par Jacques Audiard.

En réponse à cela, Maréchal a publié dimanche matin sur le réseau social X en affirmant que « C’est en fait un homme qui reçoit à Cannes le prix d’interprétation… féminine. La gauche voit la disparition des femmes et des mères comme une progression ». Lundi matin, elle a répété ses commentaires, soutenant qu’ils ne sont pas « transphobes » mais « simplement la vérité ».

Une déclaration conjointe à l’AFP par Mousse, Stop Homophobie, Familles LGBT, Adheos, Quazar et Fédération LBGTI+ a révélé leur intention de porter plainte à Paris pour « insulte sur la base de l’identité de genre ».

D’après l’avocat des associations, Etienne Deshoulières, « les déclarations de Marion Maréchal nient l’existence des personnes transgenres, ainsi que les violences et discriminations qu’elles subissent quotidiennement ».

« Décriminations, propos haineux, violences ».

A l’age de 52 ans, Karla Sofia Gascon se met dans la peau d’un baron de la drogue mexicain sans pitié, qui entreprend une transition pour devenir une femme. Elle est la première femme trans à remporter ce prix à Cannes. Gascon a effectué sa transition de genre à l’âge de 46 ans et a dédié son prix à « toutes les personnes trans qui souffrent ».

On rappelle par les associations que, en France, 85% des personnes transgenres ont déjà subi des discriminations, des insultes haineuses ou des violences physiques ou verbales. Dans la même veine, en 2023, les crimes ou infractions (agressions, menaces, harcèlement et autres) commis contre la communauté lesbienne, gay, bi et trans ont augmenté de 19% à 2 870 par rapport à 2022 – une année qui avait déjà enregistré une augmentation de 13%, d’après une enquête du service statistique du ministère de l’intérieur publiée en mi-mai.