La contestation en Arménie concernant la cession de terrains à l’Azerbaïdjan, qui a débuté le mois dernier, persiste. Le 26 mai, un rassemblement notable a eu lieu à Erevan, la capitale, sur la place de la République, avec des milliers de participants appelant à la démission du Premier ministre, Nikol Pachinian. Le vendredi précédent, quatre villages frontaliers contrôlés par Erevan depuis les années 90 ont été restitués à Bakou, marquant un tournant important dans la normalisation des relations entre ces deux nations rivales ayant connu plusieurs conflits.
L’archevêque Bagrat Galstanian, figure religieuse charismatique de la région de Tavouch et leader des manifestations à Erevan, réclame un changement de la « réalité amère » imposée à son peuple. Il affirme que toute délimitation de la frontière disputée avec l’Azerbaïdjan doit être faite seulement après la conclusion d’un traité de paix avec Bakou.
Conjointement, un manifestant nommé Artour Sargsian, qui affirme avoir combattu dans deux guerres contre l’Azerbaïdjan, demande la démission rapide de Nikol Pachinian.
Le territoire cédé a une importance stratégique pour l’Arménie, un pays enclavé, car il comprend des sections d’une route essentielle vers la Géorgie. Les résidents arméniens des communautés environnantes déclarent que la cession les isole du reste du pays et accusent Pachinian de concéder des terrains sans obtenir de contrepartie. Cependant, Pachinian insiste sur le fait que son objectif est d’assurer la paix avec Bakou.
Dans un discours télévisé diffusé le vendredi soir, le chef du gouvernement a insisté sur le fait que règler les désaccords frontaliers avec l’Azerbaïdjan constituait « la seule assurance de l’existence de la République arménienne dans ses limites territoriales reconnues et approuvées au niveau international ».
L’Archevêque Bagrat Galstanian est en train de prendre des mesures pour démettre M. Pachinian de ses fonctions. Dimanche, il a déclaré qu’il serait prêt à abandonner son rôle ecclésiastique pour se porter candidat au poste de premier ministre et a demandé la tenue d’élections législatives anticipées.
« Mon ministère religieux est au-dessus de tous les emplois envisageables, mais je suis disposé à y renoncer au nom du progrès dans ce pays », a-t-il dit à une foule d’admirateurs. Par la suite, il a invité les manifestants à marcher en direction de la demeure de M. Pachinian.
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