Lundi 27 mai, la Corée du Nord a révélé un essai infructueux de lancement d’un satellite espion, expliquant que le fusée s’est détruite en vol. Ce projet avait été précédemment critiqué vivement par la Corée du Sud et le Japon.
Selon un communiqué de l’Administration nationale de la technologie aérospatiale de la Corée du Nord, publié par les médias officiels, le lanceur du satellite de surveillance Malligyong-1-1 « s’est détruit pendant la première phase de vol, échouant ainsi ». L’administration a attribué « l’incident » à un défaut de « fiabilité du moteur à oxygène liquide et à kérozène », d’une conception récente.
La chaîne publique japonaise NHK a présenté des images qui semblent montrer un objet enflammé dans le ciel nocturne, qui a par la suite éclaté en flammes. Le média a précisé avoir capturé ces images depuis le nord-est de la Chine, lors de la tentative de lancement.
Pyongyang avait préalablement annoncé au Japon son intention de lancer un nouveau satellite en orbite lundi, suite à une tentative réussie en novembre et deux échecs en 2023. Aux alentours de 22h44 (15h44 heure de Paris) lundi, l’état-major interarmées de Séoul avait repéré la trajectoire d’un objet suspecté d’être un satellite militaire nord-coréen lancé depuis la région de Tongchang-ri dans la province de Pyongan du Nord, en direction du sud. Toutefois, deux minutes plus tard, de multiples restes du missile ont été repérés dans les eaux nord-coréennes, faisant l’objet d’une analyse par les États-Unis et la Corée du Sud d’après l’état-major. Ce lancement représente une infraction évidente avec la résolution du Conseil de Sécurité des Nations Unies qui interdit l’usage de technologie de missiles balistiques, a ajouté l’état-major.
Le Japon a également confirmé ce lancement. Une alerte a brièvement été émise par les autorités japonaises, invitant les résidents du sud de la préfecture d’Okinawa à se mettre à l’abri. L’alerte a toutefois été levée après quelques minutes.
Plus tôt lundi, suite à un sommet tripartite peu commun entre la Corée du Sud, le Japon et la Chine, les dirigeants de Séoul et de Tokyo ont exhorté la Corée du Nord à annuler son lancement de satellite, qui menaçait la « paix et la stabilité régionales et mondiales ». La Corée du Sud avait précédemment allégué que Pyongyang avait bénéficié d’un appui technique de la Russie pour le lancement du satellite en novembre, en retour de l’envoi d’armes à Moscou utilisées dans le conflit ukrainien.
D’après plusieurs résolutions des Nations Unies, la Corée du Nord, qui possède l’arme nucléaire, ne devrait pas effectuer d’essais en recourant à la technologie balistique. Les spécialistes suggèrent qu’il existe une correspondance technologique significative entre la capacité à lancer dans l’espace et le progrès des missiles balistiques. Ils pensent également que les satellites d’espionnage pourraient augmenter la collecte d’informations de Pyongyang, en particulier en ce qui concerne son principal adversaire, la Corée du Sud, et pourraient fournir des informations cruciales en situation de conflit armé.
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