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26 mai 2024 10 h 10 min

« Macron, Scholz: Deux dirigeants, Europe tourmentée »

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En prévision de sa visite officielle en Allemagne du dimanche 26 au mardi 28 mai, Emmanuel Macron et le Chancelier allemand, Olaf Scholz, chercheront encoire à ranimer une relation franco-allemande en déclin. La situation est grave puisque cette relation est essentielle pour la cohésion européenne en période de défis comme la guerre en Ukraine, le conflit entre Israël et Palestine, le décalage économique vis-à-vis des Etats-Unis et de la Chine, sans oublier le réchauffement climatique.

Après les élections européennes qui se tiendront du 6 au 9 juin, Paris et Berlin pourront-ils trouver un nouvel élan ? Cette épreuve s’annonce d’autant plus complexe car la France et l’Allemagne ne semblent pas bien positionnées pour exercer leur influence sur l’Europe dans les mois à venir. Depuis son arrivée à la Chancellerie en décembre 2021, Olaf Scholz a adopté une approche modérée à Bruxelles, une tendance qui ne devrait pas changer dans un futur proche. Quant à Macron, pendant ses trois dernières années à l’Elysée, il aura bien du mal à faire valoir les positions françaises. De part et d’autre du Rhin, l’énergie et les ressources politiques nécessaires pour transformer une Europe assiégée pourraient venir à manquer.

Au cours des récentes années, Paris a indubitablement exercé une influence significative sur la vie de l’Union européenne (UE). De l’élaboration du plan de relance européen post-pandémique à l’acquisition conjointe de vaccins et de gaz, en passant par l’introduction de la régulation numérique et des moyens de défense commerciale, jusqu’à la modernisation de l’énergie nucléaire et l’esquisse d’une politique industrielle, les vingt-sept pays membres ont pris depuis 2019 des mesures sans précédent qui résument à perfection la vision de l' »Europe souveraine » que le président Emmanuel Macron défendait dans son premier discours à la Sorbonne en septembre 2017, peu de temps après son élection.

Le 25 avril lorsqu’il est revenu dans le grand auditorium de l’université parisienne, le président n’était manifestement pas démuni de sa détermination à consolider une Europe « forte » pour éviter sa « disparition ». Macron a toujours souhaité stimuler ses alliés, en particulier l’Allemagne, pour restructurer de façon radicale les politiques monétaires, budgétaires, commerciales et industrielles de l’Union.

Cependant, le problème est que « la France a vécu sa phase la plus influence », admet un intime de l’Elysée, et la perspective d’exercer son influence, comme elle a pu le faire au cours de ces cinq dernières années, sur la prochaine période législative s’avère largement compliquée. « Le second discours à la Sorbonne de Macron a fait long feu, il n’a pas généré de débat parmi ses pairs, c’est une non-actualité », juge Sébastien Maillard, de l’Institut Jacques Delors, comme un indicateur de cette diminution d’influence.

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