Il n’est pas faux de dire que le départ anticipé de Carl Morck et d’Assad, protagonistes mémorables de la série « Département V » signée par Jussi Adler-Olsen, était prévu depuis longtemps. « Avant même de rédiger la première ligne du premier tome [Miséricorde, 2007 ; Albin Michel, 2011], j’avais déjà élaboré l’intrigue de la série entière. J’avais une idée approximative du sujet de chaque livre. Toutefois, ce que j’ignorais, c’était si les lecteurs tiendraient le coup et liraient les dix volumes », confie l’écrivain au « Monde des livres ».
Avec une impressionnante vente de 28 millions de copies dans le monde entier, dont 2,3 millions seulement en France, Adler-Olsen n’a pas à s’inquiéter. 7 m², la nouvelle entrée dans la série, est la pièce finale qui soutient le tout, en décryptant l’origine de Carl Morck et la raison pour laquelle il a été déménagé au début de ses enquêtes, à la cave avec un réfugié syrien, Assad, qui était à l’origine employé pour faire le ménage avant de révéler ses compétences en enquête.
La genèse du « Département V » a été guidée par le destin. Sollicité par un réalisateur et scénariste danois, Rumle Hammerich, Adler-Olsen avait le devoir d’écrire une série se déroulant au Danemark. « C’est ainsi que j’ai eu l’idée d’écrire une histoire détaillée en dix chapitres, mettant en scène un policier danois comme personnage principal », se rappelle l’auteur. C’est ainsi que le personnage de Carl Morck vit le jour.
Adler-Olsen a fait son entrée en France grâce à l’intérêt d’une éditrice française et à sa compétence en allemand. Anne Michel, responsable du département étranger chez Albin Michel, raconte qu’en 2010, elle a repéré un livre qui était en tête des ventes en Allemagne. Après l’avoir lu en allemand, elle a tout de suite voulu l’acheter. A cette période, les romans policiers scandinaves connaissaient une popularité grandissante, quelques années après la publication du premier volume de « Millenium » de Stieg Larsson. On pouvait trouver les livres d’auteurs tels que Camilla Läckberg, Arnaldur Indridason, Jo Nesbo et Henning Mankell qui devenaient de plus en plus populaires dans les librairies. Les maisons d’édition étaient très intéressées par ce type de thrillers.
Michel continue en expliquant que le projet d’Adler-Olsen avait une intention claire depuis le début : créer une série de dix volumes en hommage à l’œuvre de Maj Sjöwall et Per Whalöö. Ces dix livres sont indépendants, mais liés par une intrigue principale. Cette intrigue se résout dans le dernier tome, 7 m², qui explore le mystère entourant une enquête menée par les personnages Carl, Hardy et Anker sur un tueur muni d’un pistolet à clous. Hardy a été paralysé par une balle lors de cette enquête, tandis qu’Anker, avant d’être retrouvé mort, a remis à Carl une valise contenant de l’argent et de la drogue. Le tome se termine avec le personnage principal, Carl, en prison, soulevant des questions sur son implication potentielle dans un réseau de trafic de drogue.
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