Lorsqu’ils ont disparu pendant quelques jours et sont revenus, tout semblait un peu différent. Suite aux longs week-ends de mai, certains habitants de Paris ont ressenti des sensations similaires à celles de jeunes adultes revenant chez leurs parents après une rénovation de la maison. C’est esthétiquement plaisant et fonctionnel, mais ils sont incertains quant à leur capacité à se réadapter.
Ils ont remarqué l’apparition de étalages de bérets, de marinières avec l’inscription « Paris mon amour », de magnets ornés d’une baguette de pain, la Tour Eiffel clignotante chez Monoprix, un menu « spécial JO » au bistrot local et des guides touristiques à la station RER de Roissy qui leur offrent une aide pour trouver leur chemin – eux, qui se considéraient comme des habitants de toujours.
Même Gérard Araud, qui sur X, discute de toutes les crises mondiales avec une photo de lui et Barack Obama à l’arrière-plan, s’est plaint de ne plus pouvoir changer de ligne à la station Concorde entre les lignes 1 et 12. Paris semble maintenant être plongé dans une atmosphère particulière de répétition générale, quelque part entre Amélie Poulain et Emily in Paris perdues dans les transports publics.
Comment les identifier
S’ils rencontrent des amis, ils leur demandent très sérieusement s’ils prévoient de rester ou de fuir la capitale pendant les Jeux olympiques, comme s’ils avaient l’habitude d’être présents à Paris durant la première quinzaine d’août.
Peu convaincus, ils ont entendu leurs amis de Marseille leur garantir qu’une fois la flamme devant leur maison, ils seraient également captivés par la magie des Jeux olympiques. Les publicités dans le métro les incitant à « planifier » leurs déplacements (mais de quelle manière ?) ne les ont pas vraiment touchés. Ils n’ont pas obtenu leurs codes QR car ils n’arrivent pas à intégrer le fait qu’ils peuvent être empêchés de se déplacer librement dans leur propre ville.
Comment ils communiquent
« Avec la station Concorde, j’arrivais au bureau en tout juste vingt minutes. » « Depuis que des groupes de touristes empruntent ma rue pour déjeuner, je me rends compte que je suis sur le chemin des quinze millions de visiteurs prévus pour les jeux olympiques et j’ai l’impression de m’être posé sur le parcours des fourmis. »
« Le Ministère de l’Intérieur n’a toujours pas présenté d’excuses pour le message d’alerte “extrêmement grave” [envoyé aux Parisiens le 13 mai, pour annoncer la mise en place d’une plate-forme pour obtenir un code QR pour accéder à la zone de sécurité] ! » « Je suis impatient de voir les touristes réussir à trouver le changement entre le RER et la ligne 7 à Châtelet. » « Peux-tu vérifier sur Airbnb pour voir si mon annonce est bien visible ? Je ne comprends pas pourquoi on n’a reçu aucune réservation. »
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