Les petites villes de Vix (Côte-d’Or) et Lavau (Aube) ont été mises sur la carte nationale et internationale grâce à la mise au jour de remarquables sépultures princières. Sera-ce le cas pour Villedieu-sur-Indre ? Bien qu’aucun prince ou princesse celte n’ait été découvert dans cette petite commune de l’Indre, une série de tombes gauloises surprenantes et impressionnantes a été mise au jour. Ces sépultures abritent des chevaux et des chiens sacrifiés, disposés de manière ordonnée dans un rituel qui demeure mystérieux. Depuis le 5 février, l’Inrap, ou Institut national de recherches archéologiques préventives, qui a conduit les fouilles, a présenté le site à la presse le vendredi 24 mai.
Le tout a débuté avec un projet routier. Villedieu-sur-Indre, perturbée quotidiennement par 10 000 véhicules dont 900 camions, a réussi à obtenir un financement de 25 millions d’euros pour un déviement routier de 6,5 km. Conformément à toute modification territoriale, un diagnostic archéologique a été réalisé sur le tracé envisagé pour la route.
Cela a permis de repérer un établissement agricole datant des Ve et VIe siècles, une période de transition entre l’Antiquité et le Moyen-Age. Lors de cette inspection du terrain, les archéologues ont observé des chevaux enterrés. Cependant, la présence d’une ligne haute tension en service a entravé leurs recherches. Par conséquent, ces fosses ont été interprétées comme une zone de rejet de la ferme médiévale…
L’exploration a révélé que l’emplacement avait été visité de manière intermittent à travers les différentes périodes depuis la fin de la préhistoire. Par exemple, il y a 10 000 ans, des chasseurs-cueilleurs du mésolithique y ont passé du temps, laissant des pointes de flèches minuscules derrière eux. Des découvertes de poteries et de grandes lames de silex indiquent une occupation néolithique, et des preuves d’une présence pendant l’âge du bronze ont également été trouvées. Cependant, ce qui a vraiment attiré l’attention, c’est une série de onze fosses gauloises alignées du nord au sud.
Trente et un animaux, dont vingt-huit chevaux et trois chiens, ont été déterrés. Selon l’archéozoologiste, Séverine Braguier, tous les chevaux étaient étendus sur leur côté droit, orientés vers le sud, tandis que les chiens étaient couchés sur leur côté gauche, regardant vers l’ouest. Tous les chevaux étaient des adultes mâles d’environ 4 ans, comme en témoigne le fait que leurs vertèbres n’étaient pas complètement fusionnées et qu’ils possédaient des canines, caractéristiques absentes chez les femelles.
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