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Apéro avec JoeyStarr: « Je suis une chimère »

Il est prévu qu’une séance de discussion d’une heure au maximum se tienne au Bambou, un restaurant très prisé de Paris, simultanément à la diffusion sur TF1 de la deuxième saison du Remplaçant à partir du 27 mai. Toutefois, lorsque l’on se retrouve face à JoeyStarr, qui est à la fois le reflet et le cerveau derrière la série, connaissant sa véritable identité de Didier Morville et son pseudonyme autoproclamé de « Jaguar Gorgone » utilisé dans ses rap provocateurs, on est tenté de sortir du cadre habituel. D’autant plus que ce dernier est un grand amateur de rhum, même si le Carnival Sun Juice, qu’il fabrique avec les Old Brothers, n’est pas disponible au restaurant. En opposition aux rumeurs, il ne sirotera qu’un verre.

En général, JoeyStarr, dont le nom est orthographié avec deux « r » pour symboliser les termes ringard, récidiviste ou récalcitrant, se montre prudent à l’égard de ceux qui lui offrent un verre. Il a connu cela lorsque l’équipe de production de TF1 a fait irruption chez lui en 2020, une bouteille d’alcool à la main, pour lui proposer un rôle dans un thriller. Lui, de son côté, préférait un projet qui reflète « l’époque » – un thème qui lui tient particulièrement à cœur – et qui parlait de transmission.

C’est précisément « à l’époque » qu’une campagne de recrutement de l’éducation nationale a provoqué son indignation. Il a alors soumis à la première chaîne l’idée de créer un personnage similaire à Mel Gibson dans L’Arme fatale, mais étant un professeur confronté aux jeunes d’aujourd’hui. Et c’est ainsi qu’il a endossé le rôle de Nicolas Valeyre, un professeur de français non-conformiste et efficace (la première émission a attiré 8,1 millions de téléspectateurs).

Dans la réalité, ce père de trois fils, âgés de 18, 17 et 9 ans nommés Matisse, Khalil et Marcello, met en garde dès le départ qu’il n’est pas en possession de toutes les réponses. L’idée d’égalité des chances l’enchante, tout en reconnaissant que nous en sommes encore loin. Il n’oublie pas de rappeler à ses enfants, qui sont en position privilégiée en raison de leur naissance, le contexte français qui n’exploite pas pleinement sa diversité et les exhortent à redoubler d’efforts.

Né le 27 octobre 1967 à Paris, Didier Morville n’a pas eu une enfance facile. Séparé de sa mère à 5 ans et élevé par un père difficile, il a été laissé à la dérive à 18 ans. C’est alors qu’il rencontre Bruno Lopes et ensemble ils ont fondé NTM en 1988.

De nature autodidacte, il développe une fascination pour les poulpes et les reptiles qui sont également connus pour leurs tendances autodidactes. Il valorise l’instinct, tout en reconnaissant l’importance du savoir. Fasciné par les mots plutôt que par les chiffres, il affiche un dédain pour les mathématiques. Un dédain si fort qu’il en vient à faire une plaisanterie sur son incapacité à s’y confronter.

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