Deux mois après la révélation d’une étroite collaboration entre le journaliste Jean-François Achilli et le président du Rassemblement national (RN), Jordan Bardella, pour l’autobiographie de ce dernier, Achilli a critiqué la nature « hautement politique » de son renvoi de Radio France. S’adressant au Figaro, Achilli a affirmé que son approche par le président du RN pour un projet de livre a été perçue comme un crime à Radio France. Il ajoute que puisqu’aucun accord n’a été conclu – il n’y a pas de livre, pas de contrat, pas d’argent- il n’a pas enfreint les règles professionnelles. Il attribue un motif politique à son licenciement en avril.
Achilli, qui conteste la décision devant les prud’hommes, a été licencié pour « faute grave » en raison de « violations récurrentes des obligations déontologiques en matière de collaborations extérieures », selon une source interne de l’Agence France-Presse. Il a également été reproché à Achilli une activité de « media training » (formation en communication) non déclarée à ses supérieurs. Cependant, Achilli rejette ces accusations qualifiées « non documentées de prestations supposées » dans son interview au Figaro Magazine.
Jean-Philippe Baille, le directeur de Franceinfo, a critiqué Jean-François Achilli, un journaliste qui interviewait des personnalités politiques quotidiennement et présentait conjointement l’émission de nouvelles « Les Informés ». Baille a exprimé à Le Parisien son opinion que si un journaliste participe à la correction des manuscrits d’un livre politique à venir, cela ressemble plus à une collaboration. Si cela se produit au sein d’un climat électoral, le journaliste pourrait en fait participer à une stratégie de prise de pouvoir.
La candidate principale du RN pour les élections européennes a déclaré au Monde que son entourage proche était son seul soutien à l’écriture de son livre, qui sortira après les élections européennes de juin. Achilli a réfuté any affiliation politique active, se décrivant comme curieux et proactif, mais avec une distance appropriée par rapport aux politiciens.
Regrettant l’unidirectionnalité du soutien pour Guillaume Meurice, humoriste à Radio France menacé de licenciement et politiquement de gauche, Achilli exprime son manque de surprise. Il critique la nature partisane qui se développe au sein de Radio France, suggérant qu’il sert une seule idéologie. Achilli conclut que retrouver un équilibre et une neutralité sera sans doute l’un des principaux défis de la future réforme qui vise à fusionner les médias publics.