L’objectif de décarbonisation de nos sociétés place l’usage de l’automobile, responsable de 15% des émissions de CO2 en France (et 11% en Europe), au centre de la réflexion. Bien que la production d’un véhicule électrique (VE) génère 1,5 à 2 fois plus de CO2 qu’une voiture à essence ou diesel, son cycle de vie complet (incluant la fabrication, l’usage et la production d’énergie) émet 2 à 4 fois moins de CO2 en Europe.
L’adoption à 100% de véhicules électriques par 2050 apparaît comme l’option la plus efficiente pour la décarbonisation de la mobilité automobile, y compris d’un point de vue énergétique. Les solutions alternatives faibles en carbone, telles que l’hydrogène, les carburants synthétiques ou les biocarburants, ne pourront jouer qu’un rôle mineur: leur disponibilité limitée exige qu’elles soient principalement destinées aux utilisations ayant peu de possibilités de décarbonation.
La transition vers le véhicule électrique est incontournable mais doit faire partie intégrante d’une stratégie cohérente de transformation de nos modes de déplacement. Sinon, nous risquons une dérive majeure si l’on considère simplement l’électrification comme un simple remplacement de moteur.
Depuis trente ans, un autre problème accentue cette tendance : l’augmentation de la taille et de la puissance des véhicules, entraînant une hausse de la consommation d’énergie et donc un besoin en batteries plus grandes et en infrastructures de recharge plus performantes. Ce phénomène s’intensifie avec la vogue de l’autonomie des VE. Les coûts et les investissements nécessaires sont alors en constante augmentation, ce qui rend l’électrification moins accessible. Il est crucial d’établir des règles et des systèmes pour empêcher cette dérive.
Une régulation précise est nécessaire pour orienter la production vers des véhicules efficaces en termes d’énergie et de matériaux, tels que les voitures légères et aérodynamiques, qui sont fabriqués de manière optimale et produites en Europe. Une méthode simple à mettre en place serait de mettre un plafond à l’énergie moyenne consommée par les nouvelles voitures vendues en Europe, ce qui influencerait considérablement l’offre et les ventes.
En outre, il est impératif d’utiliser l’efficacité environnementale de l’industrie européenne pour relocaliser la production de ces véhicules. Cela contribuerait également à l’acceptation sociale des véhicules électriques. Sans ces normes, les fabricants n’offriront que peu ou pas de véhicules économes en énergie, et les véhicules les plus abordables seront importés de zones à faible consommation, où les normes sociales et environnementales sont moins strictes.
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