Huit élèves de Sciences Po sont convoqués devant le comité disciplinaire suite à l’occupation d’un amphithéâtre, renommé « amphi Gaza », le 12 mars. Suite à une série d’auditions menée par un groupe d’enquête interne, présidé par l’ancienne magistrate Catherine Fischer-Hirtz, l’individu ayant prononcé la phrase « Ne la laissez pas rentrer, c’est une sioniste », supposément envers une membre de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF), n’a pas pu être identifié. Cet état de fait a été déploré par l’administrateur provisoire de l’institution, Jean Bassères, lors d’une interview avec Le Parisien le 23 mai.
Dans un communiqué envoyé à la communauté scolaire le jeudi, dont Le Monde a reçu une copie, Jean Bassères déclare que l’enquête a révélé la commission d’actes et des propos contraires au règlement de Sciences Po et à ses valeurs, le 12 mars dernier. Parmi ces incidents, il mentionne l’occupation de l’amphithéâtre, le contrôle d’une étudiante à l’entrée, des remarques discriminatoires proférées à l’encontre de l’UEJF, des commentaires dépréciant Sciences Po et son personnel, ainsi que des actes d’intimidation envers un professeur. Il précise que, malgré une enquête approfondie, le ou les auteurs de la phrase controversée n’ont pas pu être identifiés.
L’événement avait suscité un débat national après une condamnation catégorique du président Emmanuel Macron, qui avait décrit les commentaires comme « inacceptables et totalement indignes ». L’initiative a été soutenue par une centaine d’étudiants, répondant à l’appel de la coordination universitaire contre la colonisation en Palestine, un groupe formé de chercheurs, de professeurs et d’étudiants engagés dans la lutte contre la guerre génocidaire et l’occupation en Palestine.
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Le 13 mars, le Premier ministre Gabriel Attal, en tandem avec la ministre de l’Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau, a décidé d’impliquer le procureur de la République. Attal a également assisté à la réunion du conseil d’administration de la Fondation nationale des sciences politiques, l’organe de gouvernance de l’école, exprimant sa préoccupation concernant une « tendance ou un glissement dû à une minorité active et dangereuse à Sciences Po ».
Dans une interview avec Le Parisien, Jean Bassères a révélé qu’à la fin de l’enquête interne, « il était fermement convaincu que la phrase « Ne la laissez pas entrer, c’est une sioniste » avait bien été prononcée sous une forme ou une autre ». Cependant, les témoins interrogés par la direction de Sciences Po ont fait des déclarations similaires, mais pas identiques mot à mot, et n’étaient pas en mesure d’identifier le sexe de la personne qui a prononcé ces paroles.
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