Continuer ses études en France après avoir obtenu un diplôme peut souvent causer de l’angoisse pour les étudiants internationaux. En effet, l’obtention d’une inscription dans un cursus donne le droit à l’autorité préfectorale d’évaluer la légitimité et le sérieux des études lors du renouvellement du titre de séjour.
C’est une « bataille difficile », dit Aline (ceux mentionnés par leurs prénoms souhaitent garder leur anonymat), 22 ans. Dans l’anticipation nerveuse des résultats de la plateforme nationale « Mon master, » qui ont été publiés le 4 juin, l’étudiante chinoise, qui poursuit un diplôme d’écogestion à l’université Paris-Saclay, craint que son statut administratif ne soit compromis en cas de refus de ses quinze candidatures.
Pour ces étudiants internationaux, qui comptent pour 14 % des étudiants inscrits dans l’enseignement supérieur français, les enjeux sont importants. Actuellement, ni Campus France, l’entité publique responsable de la promotion de l’enseignement supérieur français, ni le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche ne sont capables de quantifier le nombre d’étudiants de nationalité étrangère refusés. Campus France affirme « ne pas se pencher sur la question ».
« Des sommes énormes ».
L’absence de suivi est « un fait à condamner », se plaint Emile Albini, chargé de la gestion des travaux dirigés en droit administratif à l’université d’Orléans, et vice-président de l’association « Voix des étudiants étrangers », dont la mission est d’accompagner gratuitement ces derniers dans leurs démarches auprès des préfectures depuis 2023. Il dit avoir en charge plusieurs dizaines de cas d’étudiants non affectés, craignant, dans le pire des scénarios, une obligation de quitter le territoire français.
Sachant leur vulnérabilité, ces postulants déçus sont attirés par les institutions privées, bien que cela ne soit pas dépourvu de dangers pour eux. La gamme variée des programmes de formation peut engendrer de l’ambiguïté, due à la diversité des diplômes, visas, établissements privés d’enseignement supérieur de qualité reconnue, titres répertoriés au registre national des certifications professionnelles (RNCP) ou encore le label Qualiopi attribué par le ministère du travail.
Selon le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, « cette diversité a fini par construire un environnement difficile à comprendre, permettant à certains intervenants de profiter de l’incertitude en prétendant avoir une reconnaissance officielle qu’ils n’ont pas ». Emile Albini déclare de son coté que les étudiants « sous stress » s’inscrivent dans ces institutions sans faire de recherches préalables, déboursant alors « des montants astronomiques ».
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