Longtemps considéré comme un marché de niche, le secteur des véhicules électriques connaît maintenant une phase d’expansion, grâce au soutien volontaire des autorités publiques, selon le gouvernement. Ce soutien vise à interdire la vente de nouveaux véhicules à essence en 2035. Mais, est-ce un soutien réellement volontaire? Alors que les fabricants proposent de plus en plus de modèles, le soutien aux familles et la réglementation du secteur restent insuffisants.
Il est urgent de s’attaquer à ce problème, étant donné le coût d’entrée pour une transition vers les véhicules électriques pour les familles. Ce coût est bien plus élevé que celui des véhicules à combustion, qui ont connu une envolée des prix depuis 2020. Le prix d’achat d’un véhicule électrique est 25% plus élevé que celui de son homologue à combustion, évitant donc naturellement les familles peu aisées. Le marché de l’occasion, qui permet habituellement d’acquérir des véhicules à un coût plus faible (82% des clients ont acheté leur véhicule d’occasion en 2023), est encore en phase de développement pour les véhicules électriques.
À ces coûts d’achat s’ajoute la complexité d’un marché de recharge non uniformisé. Avec de nombreux opérateurs de mobilité et de points de recharge, les principes de transparence et d’affichage des prix semblent très vagues. Sans une régulation appropriée, le terrain est fertile pour les abus et les dérapages tarifaires, tandis que l’utilisation d’un véhicule électrique nécessite déjà un changement comportemental significatif pour les consommateurs, comme l’utilisation des bornes de recharge, la gestion de l’autonomie et la planification des longs trajets.
Le prix d’acquisition des voitures électriques et le coût de la recharge en dehors de chez soi sont deux aspects qui font hésiter les consommateurs à se tourner vers l’électromobilité. Une accélération de la transition vers les voitures électriques sans mesures pour aider les ménages ne fait que créer des doutes et compromet leur confiance dans cette technologie innovante, qui présente pourtant de nombreux avantages, comme un coût total d’utilisation plus faible, une réduction des émissions et du bruit.
Cependant, le gouvernement n’exploite pas l’une des mesures importantes, à savoir l’implication du secteur privé, qui reste partielle en raison de la réticence des dirigeants politiques à prendre des décisions audacieuses. Les entreprises, qui représenteront 60 % des inscriptions de nouveaux véhicules en 2023, sont moins nombreuses à se tourner vers l’électrique que les particuliers. Ceci est problématique. Le fait que les parlementaires aient réduit l’ambition de la proposition de loi sur l’électrification des flottes d’entreprises pour créer un futur marché d’occasion démontre que les autorités publiques cèdent toujours à la vision à court terme et aux intérêts sectoriels. Toutefois, il est urgent de développer un marché de l’occasion solide, qui soit financé par les aides publiques et sécurisé, notamment par un certificat de capacité des batteries.
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