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23 mai 2024 0 h 10 min

« Direct: Dernières informations guerre Ukraine »

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Cet événement en direct a été animé par Dorian Jullien, Agnès Gautheron, Gabriel Coutagne, Fatoumata Sillah, Solène L’Hénoret, et Audrey Delaporte, qui s’est chargée des photos. Vous pouvez consulter tous nos articles, nos études et nos reportages concernant la guerre en Ukraine.

Dans la région de Kharkiv, des milliers d’Ukrainiens ont été contraints d’évacuer leurs villages frontaliers avec la Russie à cause des incendies dévastateurs. L’enrôlement post-25 ans s’est intensifié dans le but de ‘sauvegarder l’avenir du pays’. Devant un centre de recrutement à Kiev, beaucoup estiment qu’il est nécessaire de prendre les armes pour se défendre.

Les soldats ukrainiens, fatigués d’attendre les munitions provenant de l’ouest, continuent de tenir le front Donbass. La population de Kharkiv fait preuve d’une grande résilience face à l’offensive russe. « Nous en sommes arrivés à nous y habituer », admettent-ils.

Kiev sollicite l’approbation de Washington pour utiliser les armes américaines afin de riposter sur le territoire russe. La question se pose : l’armée russe peut-elle percer le front ukrainien?

Au Donbass, les soldats ukrainiens subissent quotidiennement les assauts russes. C’est une guerre d’usure. « Il y a des endroits où il y a des attaques russes chaque jour », témoignent-ils. Nous répondons également à vos questions fréquemment posées.

La façon dont Moscou et Kiev utilisent les drones est particulièrement intéressante. La guerre des drones entre la Russie et l’Ukraine a connu un développement sans précédent ces derniers mois. Un rapport d’un think tank britannique spécialisé dans les questions de défense, publié en mai 2023, indique que les Ukrainiens perdent environ 10 000 drones par mois sur le champ de bataille. Cela représente plus de 300 drones par jour. En comparaison, l’armée française possède un peu plus de 3 000 drones dans ses arsenaux.

En tant que principaux équipements de survie sur le champ de bataille, les drones civils légers (UAV en anglais) sont largement employés par les Ukrainiens et les Russes. Ces machines bon marché et accessibles en abondance sont utiles pour la surveillance du terrain de guerre et le guidage des troupes ou des tirs d’artillerie. Une variante de ces UAV, dénommée drone-kamikaze, est aussi utilisée. Ils sont dotés d’explosifs et sont lancés sans objectif pré-défini au-dessus de la ligne de front. Notamment, Moscou fait usage des Lancet-3 russes et des Shahed-136 iraniens. En revanche, l’Ukraine, dépourvue d’une flotte de guerre adéquate, défie l’adversaire avec des drones marins, des kayaks télécommandés armés d’explosifs (450 kilos de TNT).

Les UAV jouent un rôle crucial dans les opérations des deux armées. Ukrainiens et Russes ont donc organisé des moyens pour provisionner leurs troupes, non seulement par l’achat en masse de drones civils sur le marché, mais aussi en développant leurs propres capacités de production. L’industrie ukrainienne, qui était encore à ses balbutiements lors du commencement de la guerre du Donbass il y a une décennie, a connu une progression significative. En effet, à la fin août, le ministre ukrainien de la transformation numérique a annoncé la conception d’une copie du drone russe Lancet, qui sera bientôt lancée sous l’égide de Peroun, le dieu slave de la foudre et du tonnerre.

La Russie est confrontée à des difficultés, principalement dues aux sanctions occidentales qui restreignent son approvisionnement en composants électroniques. Toutefois, selon les renseignements américains, elle aurait initié la construction d’une usine dans la zone économique spéciale d’Alabouga pour produire des drones kamikazes de conception iranienne, tels que les Shahed-136.

Quant à l’inventaire de missiles russes, leur quantité précise reste un mystère. L’agence de renseignement ukrainienne livre souvent des informations à ce sujet, mais leur crédibilité est discutable. D’après Andri Ioussov, porte-parole du service de renseignement du ministère de la défense (GUR), la Russie possédait jusqu’à 2 300 missiles balistiques ou de croisière avant la guerre, avec plus de 900 restants en début d’année. Sur le porte-parole, ils possèdent des milliers de missiles antiaériens S-300, avec une portée d’environ 120 kilomètres, et un large stock de S-400, une version plus récente avec une portée trois fois plus grande. En août, Vadym Skibitsky du GUR a émis le chiffre de 585 missiles d’une portée dépassant les 500 kilomètres.

Selon plusieurs experts, la capacité de production serait d’une centaine de missiles balistiques ou de croisière par mois. En octobre, le GUR estimait cette production à 115 unités par mois.

De nouvelles informations suggèrent que la Russie a fait l’acquisition de missiles à courte portée en provenance d’Iran et de Corée du Nord, et serait en train de continuer à en acheter. C’est ce que rapporte l’agence Reuters, se basant sur diverses sources iraniennes, qui indique que 400 missiles iraniens de la catégorie Fateh-110 (d’une portée de 300 à 700 kilomètres) ont été livrés à la Russie depuis janvier, moment auquel un accord aurait été signé. Le nombre exact de missiles acquis de la Corée du Nord par la Russie reste inconnu, cependant, entre le 30 décembre 2023 et le 7 février 2024, 24 missiles ont été lancés en Ukraine, comme l’a déclaré le procureur général Andriy Kostin. D’après l’analyse des experts sur les débris et les trajectoires, ces missiles seraient vraisemblablement des KN-23 et KN-24, ayant une portée d’environ 400 kilomètres.

Par ailleurs, qu’en est-il des avions de chasse F-16? Suite à une requête de longue date du président ukrainien, les Etats-Unis ont donné en août 2023 leur autorisation pour le transfert de F-16 à l’Ukraine. Malgré l’existence d’une flotte potentielle de plus de 300 F-16 répartis dans neuf pays européens – y compris la Belgique, le Danemark, la Grèce, les Pays-Bas et le Portugal, entre autres –, tous les pays possédant ces avions ne sont pas en position de les céder immédiatement.

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, avait annoncé que 42 F-16 avaient été promis à Kiev par les alliés occidentaux, une information qui n’a pas été confirmée. Le Danemark a, de son côté, promis d’en livrer 19. Les six premiers ne devraient pas être livrés avant la fin 2023, 8 autres suivront en 2024 et 5 en 2025, selon Mette Frederiksen, la première ministre danoise. En ce qui concerne les Pays-Bas, ils ont également promis des F-16 (ils en disposent de 42), sans toutefois spécifier combien ils envisagent d’en céder.

Ukrainian pilots are currently undergoing training to operate these American fighter jets. A support group comprising eleven of Kiev’s allies has taken the responsibility for their training. NATO believes that Ukrainian soldiers will only be combat-ready by early 2024, while some experts predict it will be later that year, possibly in summer.

What kind of military aid does Kiev receive from its allies?

In the two years following the outbreak of large-scale war, Western backing for Kiev has declined. There has been a reduction in newly pledged support between August 2023 to January 2024 compared to the same period the previous year, according to the latest Kiel Institute report released in February 2024. This decline could continue, as the American Senate struggles with the approval of aid packages and the European Union (EU) faced numerous obstacles in granting 50 billion euros aid on February 1, 2024, due to Hungarian opposition. Importantly, these two aid packages are not included in the Kiel Institute’s latest update, which only includes data up to January 2024.

The German Institute’s data shows that the group of donors is shrinking but centralizing around core countries: the United States, Germany, Northern and Eastern European countries. They pledge both significant financial support and advanced arms. Since February 2022, countries supporting Kiev have committed a minimum of 276 billion euros in military, financial, or humanitarian assistance.

Dans une perspective absolue, les nations les plus fortunées ont affiché une générosité démesurée. Les États-Unis, dominateurs en tête de liste, ont promis une assistance dépassant 75 milliards d’euros, incluant 46,3 milliards d’euros pour le soutien militaire. Les membres de l’Union européenne ont quant à eux proposé des aides bilatérales (64,86 milliards d’euros) et une assistance conjointe issue du budget de l’Union (93,25 milliards d’euros), cumulant à 158,1 milliards d’euros.
En revanche, lorsque l’on évalue ces dons par rapport au produit intérieur brut (PIB) de chaque nation donatrice, la hiérarchie se modifie. Les États-Unis se retrouvent relégués à la vingtième position (0,32 % de leur PIB), loin derrière certains pays voisins de l’Ukraine et d’anciennes provinces soviétiques allies. L’Estonie surpasse tous les donateurs en terme de pourcentage du PIB, avec une contribution de 3,55 %, suivie par le Danemark (2,41 %) et la Norvège (1,72 %). La Lithuanie (1,54 %) et la Lettonie (1,15 %) complètent ce top 5. Les trois États baltes, qui partagent tous des frontières avec l’alliée de la Russie, la Biélorussie, sont parmi les donateurs les plus généreux depuis le départ du conflit.
En se basant sur le pourcentage du PIB, la France est classée vingt-septième, ayant contribué avec 0,07 % de son PIB, juste après la Grèce (0,09 %). L’assistance de la France est en baisse continue depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie – la France était vingt-quatrième en avril 2023 et treizième à l’été 2022.
Quelle est la situation actuelle des conflits à la frontière Ukraino-Polonaise?

Les tensions entre la Pologne et l’Ukraine ont subsisté depuis des mois en raison du conflit autour du transit des céréales ukrainiennes. En réponse à cela, la Commission européenne avait instauré des « corridors de solidarité » au printemps 2022 afin d’appuyer le déplacement et la commercialisation des produits agricoles ukrainiens vers l’Afrique et le Moyen-Orient sans appliquer de droits de douane. La Fondation Farm, un think tank sur les questions agricoles internationales, révèle que près de la moitié des céréales ukrainiennes empruntent ou terminent leur route dans l’Union Européenne (UE) depuis le début de cette dispute. Ces céréales sont vendues à un tarif sensiblement inférieur à celui du blé cultivé dans l’UE, en particulier dans les pays d’Europe centrale.

Invoquant une déstabilisation du marché local et une menace pour les revenus de leurs agriculteurs par ces importations, plusieurs pays dont la Pologne, la Bulgarie, la Hongrie, la Roumanie et la Slovaquie ont décidé de bloquer de manière unilatérale leurs importations en avril 2023. Bruxelles avait consenti à cet embargo à la condition qu’il n’entrave pas le transit vers d’autres nations et qu’il ne s’étende que sur une durée de quatre mois. Toutefois, jugeant que la question de base n’était pas résolue, Varsovie a opté pour maintenir fermée sa frontière aux céréales ukrainiennes à la fin de l’été, bien que la Commission européenne ait jugé que l’embargo n’avait plus de motifs puisque ses études démontraient « qu’il n’y avait plus de perturbation des marchés nationaux pour les céréales ».

Depuis la frontière entre la Pologne et l’Ukraine, les agriculteurs polonais établissent des barrages pour interdire l’entrée des camions ukrainiens sur leur territoire national. Ces protestataires demandent une interdiction totale des produits agricoles et alimentaires en provenance d’Ukraine. Alors que leurs coûts de production augmentent, leurs silos et entrepôts sont pleins à craquer et les prix sont extrêmement bas. En 2024, le président ukrainien exprimait que le blocage de la frontière polonaise était un signe de « la diminution de la solidarité » envers l’Ukraine et a sollicité des discussions avec la Pologne. « Seul Moscou profite » de ces conflits, a-t-il déclaré, condamnant « la prolifération de slogans clairement favorables à Poutine ».

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