Au cours du printemps 2024, Xi Jinping a réitéré son implication dans le conflit européen, se positionnant clairement du côté de la Russie. Le dirigeant chinois a l’intention d’assurer son soutien à son « ami », Vladimir Poutine, dans sa bataille contre l’Ukraine. En réalité, Xi souhaite que l’Occident ne profite pas de ce conflit sur le sol européen pour se renforcer. Il est donc vain de nourrir des illusions irresponsables à Washington, Paris ou Berlin : la relation entre la Chine et la Russie est solide, et leur séparation n’est pas d’actualité.
Au cours de sa visite en Europe (du 6 au 10 mai), Xi a clairement exprimé ce message, qui a été réaffirmé lors de l’arrivée du président russe à Pékin (les 16 et 17 mai). La déclaration conjointe signée par les deux dirigeants témoigne de leur lutte conjointe contre les États-Unis.
Le but est de promouvoir les échanges entre la Chine et la Russie face à une « politique américaine hostile et destructrice », conçue, selon eux, pour « endiguer » l’émergence de la Chine et de la Russie, que ce soit dans la mer de Chine méridionale où la marine chinoise intimide ses voisins, ou en Europe où l’armée russe tente de démanteler l’Ukraine.
La situation actuelle nécessite une coopération militaire renforcée. La Chine intensifie son soutien à l’économie de guerre que Poutine met en place en Russie. Bien que Pékin ne livre pas officiellement d’armes à la Russie, elle fournit les équipements indispensables à leur production. De plus, elle fournit des pièces détachées pour les avions de combat russes, vend des semi-conducteurs à usage mixte (civil et militaire) et partage les données satellitaires bénéfiques pour le champ de bataille. En d’autres termes, la Chine soutient l’effort de guerre russe.
Le pouvoir américain est « dilué ». Le gouvernement chinois n’a pas condamné l’agression contre l’Ukraine, bien qu’il n’ait pas reconnu l’annexion de la Crimée ou du Donbass par la Russie de Poutine. Xi a mis en garde Poutine contre l’utilisation d’armes nucléaires tactiques dans les plaines du Donbass. Cependant, Pékin reprend les principaux mensonges de la propagande du Kremlin : la guerre contre Kiev est due à l’Occident toujours impérialiste, qui projetait d’attaquer la Russie à partir de l’Ukraine !
D’un point de vue économique plus général, les deux pays ont mis en place un partenariat notable. Les Chinois achètent les hydrocarbures de la Russie, qui ne sont plus vendus aux Européens, à des prix dégriffés et inondent le marché russe, abandonné par les entreprises occidentales, avec des voitures, des téléphones mobiles, des batteries électriques et d’autres produits à haute valeur ajoutée. En 2023, le commerce entre les deux pays a atteint 240 milliards de dollars (221 milliards d’euros), libellés en yuans, pas en dollars américains.
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