La découverte troublante eut lieu le jeudi 16 mai à Saint-Jouan-des-Guérets (Ille-et-Villaine). Prévenus par les habitants locaux, les officiers de police tombèrent sur un camion garé non loin de Saint-Malo, où étaient entassés cent trente chats et dix-neuf chiens dans des cages sales et remplies d’excréments. Ces animaux, mal nourris, partageaient leur espace confiné avec quatre corps de chats morts. La camionneuse britannique a prétendu agir pour le bien-être des animaux, ayant recueillis des chats et des chiens errants tout au long de son voyage en Europe avec sa fille de huit ans. C’est un cas extrême qui souligne le problème des abandons d’animaux et l’importance vitale des refuges associatifs qui ont dû prendre en charge et soigner les animaux affaiblis.
Afin de redynamiser la lutte contre l’abandon des animaux domestiques, un problème qui soulève des questions de maltraitance animale tout autant que des enjeux de sécurité et de santé publique, le gouvernement a prévu de présenter le mercredi 22 mai une nouvelle stratégie.
Présentée par le Ministère de l’Agriculture comme un « plan national », celui-ci ne propose pas vraiment de nouvelles actions, mais une nouvelle façon d’aborder le problème, nécessitant l’engagement de plusieurs ministères (y compris l’agriculture, l’interieur, la transition écologique et la justice). « C’est le devoir de l’Etat d’agir efficacement contre l’abandon et la dérive des chiens et chats », explique l’équipe du ministre de l’agriculture, Marc Fesneau.
« Dans les rouages du moteur ».
Jacques-Charles Fombonne, le leader de la Société Protectrice des Animaux (SPA), s’est félicité d’un « bouleversement fondamental ». Il déclare : « Jusqu’à aujourd’hui, la défense des animaux reposait principalement sur les organisations à but non lucratif et leurs volontaires, avec l’État intervenant uniquement dans une capacité régulatrice – supervisant par exemple les dimensions des enclos pour animaux, les procédures pour la prévention de la rage et similaires. Grâce à cette nouvelle initiative, l’Etat se prépare à jouer un rôle plus actif », se réjouit l’ex-général de la gendarmerie.
Dans une première phase, l’initiative vise à dresser un bilan complet du problème de l’abandon des animaux : combien d’animaux sont touchés (les données varient, mais toutes les associations et refuges rapportent une augmentation du nombre d’animaux pris en charge ces dernières années), quels types d’animaux sont abandonnés et pour quelles raisons… Trois ans après l’adoption de la loi contre la cruauté envers les animaux en 2021, qui avait interdit les ventes en magasins spécialisés en animaux et imposé un certificat de compétence pour toute acquisition ou adoption, le gouvernement reconnait que les mesures précédemment mises en place ont leurs limites.
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