Mardi 21 mai, la Russie a fait retentir des accusations contre les États-Unis, affirmant qu’ils cherchaient à positionner des armes dans l’espace. Ces accusations ont surgi un jour après le rejet par le Conseil de sécurité des Nations Unies d’une résolution russe sur cette question, et après des allégations semblables de Washington envers Moscou.
Ces altercations ravivent la peur d’une éventuelle course à l’armement dans l’espace, une inquiétude qu’on croyait disparue depuis la guerre froide. En dépit de l’existence d’un traité sur l’espace extra-atmosphérique depuis 1967, qui appelle à « ne pas développer d’armes nucléaires ou toute autre arme de destruction massive spécifiquement destinées à une mise en orbite ».
La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a sévèrement critiqué le rejet du texte russe par Washington et ses alliés, déclarant que les États-Unis ont montré qu’ils visaient à « placer des armes dans l’espace extra-atmosphérique et à en faire un champ de bataille militaire ». Madame Zakharova a ajouté que « une nouvelle occasion d’empêcher une course à l’armement dans l’espace a été manquée à cause des États-Unis et de leurs alliés ». Elle s’est prononcée en faveur du projet de résolution russe, le qualifiant d' »initiative constructive ».
Fin avril, les États-Unis et le Japon avaient présenté leur propre projet de résolution au Conseil de sécurité pour prévenir une militarisation de l’espace, mais ce texte a été bloqué par un veto russe, car il ne se concentrait que sur un seul type d’armes : les armes nucléaires.
Le projet de résolution proposé par la Russie et la Chine lundi, qui reprenait une partie du texte bloqué en avril, demandait également à tous les États membres de prendre « des mesures urgentes pour empêcher à jamais le placement d’armes dans l’espace et la menace ou l’utilisation de la force dans l’espace ».
Le texte n’a pas été approuvé, car il n’a pas réussi à obtenir neuf voix, avec sept votes pour, dont la Russie, la Chine et l’Algérie, sept voix contre, parmi lesquelles les États-Unis, le Royaume-Uni et la France, et une abstention de la Suisse. La proposition russe a été critiquée par l’ambassadeur adjoint américain, Robert Wood, qui l’a qualifié d' »hypocrite », estimant que Moscou tentait de détourner l’attention de ses efforts risqués pour déployer une arme nucléaire en orbite. Auparavant, en février, la Maison Blanche avait affirmé que la Russie mettait au point une arme anti-satellite nucléaire, une affirmation que Moscou a niée.
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