Après deux essais, Philippe, âgé de 22 ans, a enfin réussi à intégrer la licence en sciences et techniques des activités physiques et sportives (Staps) – sciences pour l’ingénieur à l’Université Paris-Saclay, une aspiration qu’il nourrissait depuis ses années de lycée. En 2021, Philippe a été refusé sur Parcoursup en raison d’un « dossier trop faible » et a passé une année laborieuse dans une formation alliant management et numérique.
En se préparant pour la session 2022, il craignait d’être moins attrayant pour le jury que l’année précédente, en spécifiant que les candidats en réorientation ont généralement moins de chances face aux nouveaux bacheliers. A ce jour, il demeure incertain si c’est sa lettre de motivation minutieusement préparée ou son relevé de notes du premier semestre de licence 1, ajouté à son dossier, qui ont finalement joué en sa faveur.
Ses inquiétudes ne sont pas sans fondement ; chaque année, environ 20% des candidats (192 000 en 2023) sont des étudiants en réorientation. Les données ouvertes de la plateforme suggèrent que cette catégorie recevait proportionnellement moins d’offres d’admission par rapport à leurs homologues plus jeunes qui viennent d’obtenir leur baccalauréat, avec des variations considérables selon le type de formation.
D’après les informations fournies par le site SupTracker spécialisé dans l’utilisation des open data de Parcoursup et agrégées pour Le Monde, lors des phases principales et complémentaires du processus 2023, on remarque que les « autres candidats » ont constitué 38% des candidatures en BTS, mais ils n’ont reçu que 18% des offres d’admission. Bien que les néobacheliers ne représentaient que 62% des candidats, ils ont bénéficié de 82% des propositions d’admission. Cette tendance est également observée en classes préparatoires aux grandes écoles (5% des offres pour 15% des candidatures « réo » comme les nomment les jurys), et dans une certaine mesure en BUT (16% des propositions pour 20% des candidats en réorientation).
Contraste de traitement
Cependant, dans les licences universitaires, les néobacheliers ne semblent pas être plus favorisés que les « autres candidats » (24% des propositions pour presque le même nombre de non-bacheliers). Cette tendance s’inverse dans certaines formations rares du travail social ou de l’animation (diplôme d’état d’éducateur spécialisé, brevet professionnel d’animateur ou d’éducateur sportif, etc.), ou dans certaines formations artistiques (diplôme national d’art), où les candidats en réorientation ont proportionnellement reçu plus d’offres que les néobacheliers. Il est important de noter que ces moyennes masquent des divergences en fonction de la compétitivité de chaque formation et leur capacité à intégrer tous les postulants.
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