« L’annonce de la libération a été accueillie avec enthousiasme dans la salle d’audience du tribunal de Kalamata, au sud de la Grèce. Neuf égyptiens étaient jugés le mardi 21 mai dans le cadre de l’un des naufrages les plus mortels de la Méditerranée. La salle a été inondée de joie, avec des applaudissements, des cris et des larmes. La sœur d’un des accusés a appelé ses parents en Égypte après avoir étreint son frère, et Walid El Ghurab, qui est venu d’Italie spécifiquement pour le procès, a éclaté en sanglots, soulageant que son frère, âgé de 34 ans, pourrait maintenant reprendre le cours de sa vie, après avoir survécu à une telle tragédie, au cours de laquelle il avait lui-même perdu un cousin.
Dans la nuit du 13 au 14 juin 2023, l’Adriana, un chalutier en mauvais état et surchargé de près de 750 passagers syriens, égyptiens, palestiniens et pakistanais, a fait naufrage dans les eaux internationales près de Pylos, au sud de la Grèce. Les survivants, seulement 104 migrants, ont raconté que l’intervention tardive des secours grecs et une opération maladroite de remorquage par la police portuaire ont contribué au désastre, dans lequel plus de 500 personnes ont disparu. Ce tragédie est l’un des naufrages les plus dévastateurs que la Méditerranée ait connus ces dernières années. »
A la suite d’un naufrage, les autorités grecques se sont immédiatement empressées de pointer du doigt les passeurs comme les coupables de l’accident. En Grèce, ces pratiques sont courantes, et la culpabilisation des réfugiés est un problème reconnu par les ONG de protection des droits humains. Les neuf immigrants, âgés de 21 à 37 ans, étaient accusés d’appartenir à un groupe criminel et d’avoir facilité l’immigration illégale en Grèce, entraînant ainsi le naufrage. Si reconnus coupables, ils étaient passibles d’emprisonnement à vie.
« Cette affaire ne sera pas classée si rapidement »
Cependant, le mardi suivant, le tribunal de Kalamata les a tous disculpés. Le tribunal a conclu qu’il ne détenait pas la compétence requise pour se prononcer sur cette affaire, car les faits s’étaient produits dans les eaux internationales et que les migrants visaient l’Italie et non la Grèce, comme point d’arrivée. Ce point a été corroboré par le témoignage de deux gardes côtes grecs. Des décisions similaires ont été prises par des tribunaux situés sur l’île de Rhodes et en Crète, ce qui a contribué à fortifier la défense.
42.79% de cet article restent à découvrir. La suite est réservée aux abonnés.
Laisser un commentaire