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21 mai 2024 22 h 10 min

Dépendance du système scolaire aux heures supplémentaires

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Entre le 29 et le 30 avril, une vague de confusion a ébranlé les collèges et les lycées. Pendant une période de quarante-huit heures, avant que le ministère de l’éducation nationale ne change de cap, plusieurs rectorats ont suspendu les heures supplémentaires accordées aux établissements d’enseignement dans l’objectif de les diminuer. Les mots comme « désastre », « mutilation », « paralysie » utilisés par les directeurs d’école pour parler des résultats de cette décision, qui a été prise dans le cadre du plan d’austérité de 10 milliards d’euros dont 683 millions pour le ministère de l’Education Nationale, soulignent l’importance des heures supplémentaires demandées aux enseignants pour assurer le fonctionnement de l’éducation nationale.
Le nombre d’heures supplémentaires dans le second degré, dont il existe diverses catégories et dont seule une infime portion était affectée par les coupes budgétaires, a été en hausse constante au fil des ans due à la combinaison du manque d’enseignants et des décisions gouvernementales concernant la mise en place des politiques éducatives. Cet état atteint un niveau sans précédent. Jamais dans les quarante dernières années, pour lesquelles nous disposons de données, les enseignants n’ont travaillé autant d’heures supplémentaires qu’en 2023.
« Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ces heures ne sont pas un bonus. Sans elles, aucun établissement ne pourrait assurer l’ensemble de ses cours ni mettre en place des programmes d’accompagnement », explique Julien Giovacchini, directeur d’un collège dans le Pas-de-Calais et secrétaire général adjoint du syndicat ID-FO.
En dépit de la démographie des étudiants

Le principal élément contribuant à l’inclinaison ascendante de la courbe est le gros lot d’heures supplémentaires, connu sous le nom d' »heures supplémentaires annuelles » (HSA). Il s’agit des heures de cours hebdomadaires effectuées par un professeur du secondaire en plus de ses obligations de service hebdomadaires (dix-huit heures de cours pour les certifiés et quinze pour les agrégés). En 2023, les professeurs des écoles publiques ont assuré 620 000 de ces heures par semaine, un record. C’est une augmentation de 38% depuis 2002 et de 17% depuis 2018.

Les HSA ont toujours été essentielles pour répondre aux demandes des écoles, qui ne correspondent pas exactement aux obligations de service des professeurs. Cependant, leur importance croissante illustre qu’elles ne sont plus simplement un outil d’ajustement. Clémence Cardon-Quint, professeure d’histoire contemporaine à l’Université Paul-Valéry-Montpellier-III et auteur d’un livre à venir sur la création du budget de l’éducation nationale dans la seconde moitié du XXe siècle, explique que « les HSA peuvent également compenser une pénurie d’enseignants, due à un décalage entre les postes vacants et l’augmentation du nombre d’élèves, ou à des manques dans les concours de recrutement ».

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