Selon les gros titres des médias nationaux, on pourrait penser que le Brésil est dans une situation de « guerre ». Ils signalent une bataille « historique » et « inédite » entre les dirigeants de la plus grande organisation criminelle du pays, connue sous le nom de Primeiro Comando da Capital (ou PCC en abrégé).
Selon les informations, la rébellion aurait été initiée par trois leaders présumés du cartel de la drogue. Les putschistes, Roberto Soriano, Abel Pacheco de Andrade et Wanderson Nilton de Paula Lima, également connus sous les noms de « Tiriça », « Vida Loka » et « Andinho », s’opposeraient maintenant ouvertement à l’influent chef historique du PCC, Marco Willians Herbas Camacho, plus connu dans tout le Brésil sous son pseudonyme, « Marcola ».
La cause exacte de cette dissension reste obscure. En février, la police dit avoir capté un message des rebelles, annonçant rien de moins que l’excommunication de Marcola et sa condamnation à mort. « Tiriça », « Vida Loka » et « Andinho » accusent Marcola d’avoir fourni à la police des informations sur des membres du PCC. Le leader du cartel aurait également insulté l’un des membres du trio en le traitant de « psychopathe ».
Pour créer du chaos dans cette immense organisation criminelle, rien de plus n’était nécessaire. Dominant l’Etat prospère de Sao Paulo, le PCC représente la faction la plus influente du trafic de drogues local. Il se manifeste dans presque toutes les régions du Brésil et plus de seize pays mondiaux, générant un chiffre d’affaires annuel estimé à près de 900 millions d’euros, majoritairement provenant de la cocaïne. Créé en 1993 comme un simple groupe de prisonniers, le PCC compte aujourd’hui plus de 100 000 membres, régis par un code de conduite rigoureux et une discipline de fer.
Marcola et les trois criminels font partie de la direction du PCC, un sorte de secrétariat général du crime comprenant huit à douze membres et baptisé « Sintonia Final ». Tous sont actuellement détenus dans des prisons fédérales, d’où ils dirigent facilement leur vaste organisation criminelle. Marcola est en train de purger une peine de prison cumulative de 342 ans.
Représentant le PCC aux yeux du grand public depuis un quart de siècle, cet homme est considéré comme l’un des individus les plus puissants du Brésil. Âgé de 56 ans, il n’est pas prêt de renoncer à ce statut. Selon les forces de l’ordre, Marcola aurait émis une contre directive visant à exclure les trois rebelles du groupe et de passer la commande pour leur élimination.
La lecture complète de cet article nécessite un abonnement, avec encore 55,43% du contenu à découvrir.