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« Grève du 3 juin à l’Hôpital privé »

« À compter du 3 juin, l’hôpital privé de la Seine-Saint-Denis, situé aux limites des communes du Blanc-Mesnil et de Drancy, cessera complètement ses activités. Des signes indicatifs de cette annonce choc peuvent être aperçus tout autour de l’établissement, notamment sur ses poteaux du hall. L’hôpital est la propriété du groupe Ramsay Santé, un acteur majeur du secteur privé lucratif qui possède sept cliniques dans le département, dont trois fournissent des services de médecine, de chirurgie et d’obstétrique.

Le directeur, Yves Pinot, exprime sa frustration face à l’incapacité de se faire entendre auprès des autorités compétentes. Il est à la tête de l’hôpital depuis six ans, situé dans un des départements les plus désavantagés du pays, un véritable « désert médical ». Les nouveaux tarifs récemment annoncés par le gouvernement, avec une augmentation de seulement 0,3 % pour son secteur, contre + 4,3 % pour le secteur non lucratif, ne sont pas acceptables.

Malgré sa classification comme établissement lucratif, son hôpital, qui dispose d’environ 200 lits et places et emploie 80 médecins libéraux, n’a pas réalisé de bénéfices depuis un certain temps. L’établissement fonctionne avec un modèle unique, avec une activité chirurgicale importante, neuf salles d’opération fonctionnant à pleine capacité, une grande maternité de niveau « 2b » (capable d’accueillir des grossesses à risque avec un service de soins intensifs néonatals), et un service d’urgence qui gère 27 000 visites par an. »

Assis devant son écran d’ordinateur, Yves Pinot met en évidence les chiffres déficitaires apparents : un déficit de 4,4 millions d’euros pour l’exercice 2020-2021 (le budget est estimé sur une base biennale à la manière anglo-saxonne), 5,7 millions d’euros pour 2021-2022 et 7,6 millions d’euros pour 2022-2023. Ce qui le met dans une situation financière préoccupante par rapport à son chiffre d’affaires annuel de 34 millions d’euros. La hausse du coût de l’électricité, des fournitures médicales et du matériel biomédical a rendu les choses compliquées. « Tout est devenu plus cher », déclare-t-il. La reprise de ses activités après la crise du Covid-19 ne s’est pas avérée facile tout comme dans les institutions publiques. Cependant, il précise que le retour au niveau pré-crise de 2019 a été observé ces derniers mois.
En ce qui concerne la rentabilité, la moitié de son chiffre d’affaires est générée par la maternité, un domaine dans lequel il a assisté à une reprise de l’engagement depuis la fermeture récente de la clinique Vauban à Livry-Gargan. L’orthopédie, la gastro-entérologie et le visceral suivent après. Les deux services médicaux (médecine générale et interne), en revanche, ne génèrent pas de bénéfices significatifs, avec des durées de séjour moyennes de sept à huit jours. Malgré leur manque de rentabilité, il insiste sur le fait qu’ils sont essentiels.
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