Le live a été animé par divers individus, notamment Glenn Cloarec, Romain Del Bello, Audrey Delaporte (photographe), Louise Vallée, Jean-Philippe Lefief, Ynès Khoudi, Charles Delaere, Solène L’Hénoret et Marie Pouzadoux. Vous pouvez lire tous nos articles, reportages et analyses sur la guerre en Ukraine.
Les explications et montages du « Monde » vous aideront à mieux comprendre la situation. Des récits couvrant du conflit de Gaza aux attaques à Odessa dépeignent les expériences traumatisantes des familles ukrainiennes déplacées depuis l’enclave palestinienne. Pour les commémorations du 9 mai, l’accusation de Vladimir Poutine contre l’Occident pour « engendrer encore plus de conflits » a fait les gros titres.
L’ouvrage de Karl Schlögel, « L’avenir se joue à Kyiv », offre une perspective de l’Europe redécouverte. Mariia Vysochanska, une ukrainienne, porte le flambeau et l’espoir pour Paris 2024. Vladimir Poutine est considéré comme le grand gagnant du conflit de Gaza. Des reportages détaillés sur le combat des femmes ukrainiennes victimes de violences sexuelles, qualifiées de « survivantes », dans un pays où le viol est un tabou social.
Nous avons des réponses à vos questions les plus courantes. Vous vous demandez comment Moscou et Kiev utilisent des drones? Le conflit des drones entre la Russie et l’Ukraine s’est intensifié ces derniers mois. Un rapport publié en mai 2023 par un groupe de réflexion britannique spécialisé en défense a révélé que les Ukrainiens perdent environ 10 000 drones par mois sur le champ de bataille, soit plus de 300 par jour. À titre de comparaison, l’armée française possède un peu plus de 3 000 avions sans pilote dans son arsenal.
Les Ukrainiens et les Russes exploitent principalement des UAV (véhicules aériens sans pilote) civils peu coûteux et largement disponibles. Ces appareils sont principalement utilisés pour surveiller le terrain de combat et diriger les forces ou les feux d’artillerie. En outre, certains de ces UAV sont improvisés pour transporter de petites charges explosives, qui sont ensuite larguées sur des tranchées ou des véhicules blindés.
Bien qu’ils ne soient pas aussi courants, les drones suicides jouent un rôle significatif. Ces UAV, dotés de charges explosives, sont lancés au-dessus de la ligne de front sans objectif prédéfini. Moscou déploie des drones russes Lancet-3 ainsi que des Shahed-136, fabriqués en Iran. Sans une armada valorisable, l’Ukraine défie son adversaire avec des véhicules maritimes pilotés à distance, des petits kayaks emplis d’explosifs (450 kilos de TNT).
La mise en évidence de l’utilité des drones pour leurs opérations a incité les Ukrainiens et les Russes à mettre en place des stratégies pour soutenir leurs forces, non seulement en achetant des drones civils en vrac sur le marché, mais aussi en mettant en place des capacités de production internes. La guerre du Donbass, qui a débuté il y a dix ans, a d’abord vu l’industrie nationale ukrainienne prendre du retard, mais elle s’est depuis intensifiée. Fin août, le ministre ukrainien de la transformation numérique a annoncé que l’Ukraine avait réussi à développer un clone du drone russe Lancet, qui sera bientôt mis en service sous le nom de Peroun, le dieu slave de la foudre et du tonnerre.
La Russie, malgré les restrictions occidentales sur son approvisionnement en pièces électroniques, a apparemment commencé à construire une usine dans la zone économique spéciale d’Alabouga. Selon les agences de renseignement américaines, cette usine serait destinée à la production de drones-suicides de design iranien, notamment des modèles Shahed-136.
Il est extrêmement complexe, voire impossible, de déterminer la quantité réelle de missiles détenus par l’armée russe. Les données provenant des services de renseignement ukrainiens sont souvent mentionnées, mais leur fiabilité est douteuse.
Andri Ioussov, le représentant des services de renseignement du ministère de la défense (GUR), affirmait, selon Liga.net, que l’armée russe avait environ 2300 missiles balistiques ou de croisière avant le début du conflit, dont plus de 900 étaient restés en début d’année. Selon lui, l’arsenal russe comprend également plusieurs milliers de missiles antiaériens S-300, qui ont une portée d’environ 120 kilomètres, et un grand nombre de S-400, une version plus récente avec une portée trois fois plus grande. Vadym Skibitsky, le second en charge de GUR, faisait état, en août dernier, de 585 missiles ayant une portée supérieure à 500 kilomètres.
En ce qui concerne leur capacité de production, plusieurs spécialistes estiment que les russes pourraient produire environ une centaine de missiles balistiques ou de croisière chaque mois. En octobre, GUR avait estimé ce chiffre à 115 unités.
Selon certaines indications, la Russie aurait acquis des projectiles de courte portée en Iran et en Corée du Nord, et continuerait à en obtenir. L’agence Reuters, citant plusieurs informateurs iraniens, a rapporté que 400 missiles iraniens de type Fateh-110 (portée de 300 à 700 kilomètres) auraient été livrés à la Russie depuis janvier, suite à un accord conclu. Le nombre de missiles provenant de la Corée du Nord que la Russie a acquis n’est pas clair, mais 24 ont été lancés en Ukraine entre le 30 décembre 2023 et le 7 février 2024, comme l’a noté le procureur général, Andriy Kostin. Il semblerait, d’après l’analyse des débris et des trajectoires effectuée par des experts, qu’il s’agisse probablement des modèles KN-23 et KN-24 avec une portée d’environ 400 kilomètres.
Pour ce qui est des avions de chasse F-16, les Etats-Unis ont approuvé en août 2023 un transfert de ces avions à l’Ukraine à la demande persistante du président ukrainien. Il existe plus de 300 F-16 répartis dans neuf pays européens, dont la Belgique, le Danemark, la Grèce, les Pays-Bas et le Portugal, cependant, tous ne sont pas en mesure d’en transférer immédiatement.
Volodymyr Zelensky a évoqué le chiffre de 42 F-16 promis par les alliés occidentaux à Kiev, bien que cette information n’a pas été vérifiée. Le Danemark s’est engagé à en fournir 19. Les 6 premiers ne devraient pas être livrés avant la fin de 2023, suivis de 8 autres en 2024 et de 5 en 2025, d’après les déclarations de la première ministre danoise, Mette Frederiksen. Les Pays-Bas, qui ont également promis d’en fournir, disposent de 42 avions, mais n’ont pas précisé combien ils envisageaient d’en céder.
En outre, les pilotes ukrainiens devront être entraînés à manœuvrer les avions de combat américains. Kiev a reçu l’engagement de onze pays alliés qui souhaitent prendre en charge le besoin de formation de ces pilotes. Selon l’OTAN, il est prévu que les soldats ukrainiens soient aptes à piloter ces avions pour des opérations de combat seulement au début de 2024, bien que certains experts estiment que cela pourrait avoir lieu à l’été de chacune de ces années.
Quel est le niveau d’appui militaire fourni par les alliés à Kiev ?
Deux ans après le lancement de la guerre à grande échelle, le niveau de soutien occidental alloué à Kiev a commencé à diminuer. Il a été rapporté une baisse de l’assistance accordée entre août 2023 et janvier 2024, en comparaison avec la même période de l’année précédente, selon le dernier bilan de l’Institut Kiel, rendu public en février 2024. Cette tendance à la baisse pourrait se maintenir, avec le Sénat américain qui a du mal à approuver des aides supplémentaires, ainsi que l’Union européenne (UE) qui a rencontré de grandes difficultés à faire passer une aide de 50 milliards le 1er février 2024, principalement en raison de l’opposition de la Hongrie. Il est important de noter que ces deux packages d’aide n’ont pas encore été pris en compte dans le dernier rapport de l’Institut Kiel, qui se termine en janvier 2024.
Les informations fournies par l’institut allemand indiquent que le nombre de donateurs diminue et se recentre autour d’un nombre restreint de pays, notamment les États-Unis, l’Allemagne, ainsi que les pays du nord et de l’est de l’Europe, promettant à la fois une aide financière substantielle et des armements de pointe. Au total, depuis février 2022, les pays soutenant Kiev se sont engagés à fournir une aide d’au moins 276 milliards d’euros sur les fronts militaire, financier et humanitaire.
En termes absolus, les nations les plus prospères se sont révélées être les plus magnanimes. Les États-Unis sont les donateurs les plus importants, offrant plus de 75 milliards d’euros en soutien, dont 46,3 milliards sont consacrés à l’aide militaire. Les États membres de l’Union européenne ont mis en avant tant l’aide bilatérale (64,86 milliards d’euros) que l’aide commune tirée des fonds de l’Union européenne (93,25 milliards d’euros), portant le total à 158,1 milliards d’euros.
En revanche, si l’on examine ces contributions par rapport à leur produit intérieur brut (PIB), le classement varie. Les États-Unis descendent à la vingtième place (avec 0,32% de leur PIB), bien loin derrière les pays voisins de l’Ukraine ou les anciennes républiques soviétiques alliées. L’Estonie est à la première place pour le soutien par rapport au PIB avec 3,55%, suivi de près par le Danemark (2,41%) et la Norvège (1,72%). Complétant les premières cinq places, nous avons la Lituanie (1,54%) et la Lettonie (1,15%). Les trois pays baltes, ayant tous des frontières avec la Russie ou son allié la Biélorussie, font partie des donateurs les plus magnanimes depuis l’apparition du conflit.
En ce qui concerne le pourcentage du PIB, la France se situe à la vingt-septième place, ayant engagé 0,07% de son PIB, juste derrière la Grèce (0,09%). L’assistance fournie par la France a connu une diminution constante depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine – la France était à la vingt-quatrième place en avril 2023 et à la treizième en été 2022.
Qu’en est-il des tensions à la frontière entre l’Ukraine et la Pologne ?
Depuis plusieurs mois, la Pologne et l’Ukraine traversent une période compliquée dans leurs relations en raison du transit du blé ukrainien. En 2022, afin de faciliter l’exportation et la vente des produits agricoles ukrainiens vers l’Afrique et le Moyen-Orient sans avoir à payer de droits de douane, l’Union européenne a établi des « corridors de solidarité ». Selon la Fondation Farm, un think tank spécialisé dans les questions agricoles à l’échelle mondiale, à peu près 50% du grain ukrainien traverse ou termine son voyage à travers l’Union européenne dès le début de la crise.
Ceci représente un problème car le prix du blé ukrainien est nettement inférieur à celui du blé produit dans l’UE, en particulier dans les pays d’Europe centrale. La Pologne, la Bulgarie, la Hongrie, la Roumanie et la Slovaquie dénoncent cette situation qui, selon elles, déstabilise leur marché local et affecte les revenus de leur secteur agricole. Ces pays ont donc choisi de bloquer unilatéralement leurs importations de céréales ukrainiennes en avril 2023, un embargo approuvé par Bruxelles à condition qu’il ne dure que quatre mois et n’entrave pas le transit vers d’autres pays.
Toutefois, la Pologne a refusé de lever cet embargo à la fin de l’été, affirmant que le problème de fond n’a pas été résolu, malgré l’affirmation de Bruxelles selon laquelle il n’y avait plus de distorsion des marchés nationaux des céréales.
Des fermiers polonais ont établi un blocage à la frontière polono-ukrainienne pour arrêter le passage des camions venant d’Ukraine, demandant un « embargo total » sur les biens agricoles et alimentaires ukrainiens. Ils protestent contre l’augmentation de leurs coûts de production, alors que les magasins et les silos sont remplis à pleine capacité et que les prix sont extremement bas. Au debut de 2024, le président ukrainien a remarqué que le siège à la frontière polonaise était un signe de « l’érosion de la solidarité » vers son pays et a demandé des négociations avec la Pologne. «Seule Moscou tire profit de ces conflits», a-t-il ajouté, tout en critiquant « l’apparition de phrases clairement en faveur de Poutine ».
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Dans un message publié sur Twitter, le ministre ukrainien des affaires étrangères, M. Kuleba, a appelé la population à boycotter trois entreprises bien connues.