/ »LA PROGRAMMATION DU MATIN
La houille des multiples fours céramiques de la première partie du XXe siècle a pu teinter le prestige de la cité, injustement. En effet, nous sommes loin de l’époque où le général Joffre « limogeait » ses commandants en les sanctionnant d’une mise à l’écart en Haute-Vienne. Promenade relaxante près de la cathédrale Saint-Etienne, délices culinaires, exploration architecturale, visite mémorielle à Oradour-sur-Glane et excavation des merveilles de l’or blanc : Limoges, l’évidence par cinq façons.
Gare et cités : en route pour l’œuvre de Roger Gonthier
« Titan aux mille jambes », « bosse de dromadaire »… Les descriptifs n’ont pas été cléments avec l’énorme dôme de cuivre et le grand campanile de la gare des Bénédictins, lors de son inauguration, en 1929. Pourtant, avec ses deux statues monumentales, des symboles de la porcelaine et de l’émail qui saluent les voyageurs, elle est devenue un symbole de Limoges.
Elle surplombe la cité avec son envergure colossale, elle qui a la particularité d’avoir été érigée au-dessus des rails. Son architecture éclectique, une fusion entre l’Art nouveau et le néoclassicisme, est l’œuvre de Roger Gonthier. »/
Ses travaux offrent l’opportunité d’explorer Limoges ainsi que sa notable histoire sociale. Lors de cette période, l’incandescence des fours de céramique reflète aussi son orientation politique, avec la naissance de la CGT en 1895. Gonthier met en place le premier logement à loyer modéré en 1924, la cité-jardin Beaublanc au nord de la ville, destinée aux travailleurs de la porcelaine. En même temps, une autre cité pour les cheminots, la cité des Coutures, a été édifiée en simultané avec la gare, toutes deux labélisées « patrimoine du XXe siècle », tout comme le superbe pavillon Art déco du Verdurier (1919) situé en plein cœur de la ville, un ancien réfrigérateur transformé en espace d’exposition.
Dans le quartier historique du Château se situe le coin le plus pittoresque de Limoges : la rue de la Boucherie. Une cinquantaine de maisons à colombages étaient occupées par des maîtres bouchers dès le XIIIe siècle.
En été, on a l’opportunité de visiter une ancienne maison reconvertie en écomusée qui retrace la vie d’une famille : au rez-de-chaussée se déroulaient l’abattage, la découpe et la vente, les peaux séchaient sous les combles, et les étages servaient de logement – une table est dressée, avec de la porcelaine de Limoges bien sûr, tout comme l’immense crucifix. Les six familles constituant la confrérie des bouchers étaient pieuses, avec un patron : Saint Aurélien, qui a attribué son nom à une petite chapelle captivante. Même l’Enfant Jésus dans une pietà sculptée du XVe siècle mange son rognon !
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