Quatre jours après l’arrivée d’une délégation américaine à Niamey, les États-Unis et le Niger ont rendu public un communiqué le dimanche 19 mai, déclarant qu’ils ont convenu d’un plan de désengagement pour retirer les forces américaines, un processus qui a déjà débuté. Cet accord fixe aussi une échéance pour le départ des troupes américaines du pays, qui doit être achevé « au plus tard le 15 septembre 2024″, selon le communiqué signé par le ministre nigérien de la défense, Salifou Modi, et le secrétaire adjoint à la défense américain chargé des opérations spéciales et des conflits de faible intensité, Christopher Maier.
Deux mois après que le régime de Niamey, qui est arrivé au pouvoir suite à un coup d’État en juillet 2023, a dénoncé l’accord de coopération militaire, les forces américaines ont commencé à se retirer. Cette décision a été prise suite à plusieurs jours de discussions entre une délégation du département de la défense américain et leurs homologues nigériens à Niamey cette semaine, qui se sont déroulées de manière transparente et dans un respect mutuel total.
Après le coup d’État qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum, le régime militaire a rapidement demandé le départ des soldats de l’ancienne puissance coloniale française. Les derniers soldats ont quitté le Niger le 22 décembre. Pendant ce temps, Niamey s’est rapproché de la Russie, qui a envoyé des instructeurs et du matériel militaire en avril et en mai.
L’accord comprend également des garanties de « protection et de sécurité ».
En réponse à la demande de Niamey, Washington a accepté en milieu du mois d’avril de retirer ses troupes stationnées au Niger dans le contexte de la lutte contre le djihadisme. On estime leur nombre à 650, auxquels s’ajoutent des centaines de contractuels. Aux États-Unis, il existe une base de drones significative près d’Agadez (Nord), qui a coûté 100 millions de dollars.
Des procédures ont été mises en place pour ce retrait, facilitant le transit du personnel américain, incluant les permissions de survol et d’atterrissage pour les avions militaires, comme indiqué par les deux pays le dimanche. Des garanties de « protection et de sécurité » ont également été fournies aux forces américaines pendant leur retrait.
Malgré le départ de la France, les États-Unis avaient auparavant envisagé de rester au Niger. Cependant, les relations se sont détériorées en mars à la suite de la visite d’une délégation dirigée par la secrétaire d’État adjointe aux affaires africaines, Molly Phee.
Selon le Premier ministre nigérien, Ali Mahamane Lamine Zeine, pendant cette visite, Mme Phee a averti les autorités de Niamey de possibles sanctions si le Niger concluait un accord pour vendre l’uranium qu’il produit à l’Iran. Ces menaces, jugées « inacceptables », auraient conduit, selon lui, à la cessation de la coopération militaire avec Washington.
Le porte-parole de la diplomatie américaine, Vedant Patel, n’a pas nié que Molly Phee a présenté à la junte un « choix fondé sur nos convictions en matière de principes démocratiques et d’intérêts de sécurité nationale ». M. Zeine avait également précisé que « rien » n’avait été signé avec Téhéran concernant l’uranium.
Les deux pays ont souligné dans une déclaration commune dimanche que le retrait des troupes américaines n’affectera aucunement la continuation de la collaboration entre les États-Unis et le Niger dans le secteur du développement. Selon le ministère nigérien des affaires étrangères, l’appui américain à l’aide au développement devrait se maintenir, avec un nouvel accord prévu de près de 500 millions de dollars sur une durée de trois ans.
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