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« Recrutement à Kiev: Nécessité d’Armes »

Au lieu d’y aller seuls, Roman et Serhi, deux amis âgés de 25 et 27 ans, ont décidé de se présenter ensemble au centre de recrutement de l’armée. Cela s’est produit le mercredi 8 mai, dans une rue pittoresque de la capitale ukrainienne. Avec des dizaines d’autres hommes, ils ont attendu devant l’entrée du centre. Même si les portes ne s’ouvraient pas avant encore une heure et la ville commençait à prendre vie, les deux jeunes hommes, qui travaillent dans des garages et ont choisi de rester anonymes comme beaucoup d’autres, étaient là pour mettre à jour leurs informations personnelles.

Après cela, ils seront examinés par une commission médicale qui évaluera leur état de santé et leur aptitude à porter des armes. Il est possible qu’ils soient appelés pour combattre.

Comme la plupart des hommes présents ce matin-là, Roman et Serhi étaient venus pour se conformer à la loi signée en avril par le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Cette loi vise à créer une base de données de tous les conscrits du pays. Ce faisant, les autorités pourront avoir un aperçu global des ressources humaines disponibles, ce qui est crucial car le pays cherche à accélérer le recrutement de nouvelles recrues pour son armée.

À partir du 18 mai, tous les hommes âgés de 18 à 60 ans auront 60 jours pour s’identifier auprès d’un centre de recrutement ou via une application internet. S’ils ne le font pas, ils risquent de lourdes amendes et des sanctions administratives. Pour éviter un afflux massif d’hommes dans les centres de recrutement à partir de samedi, Roman, Serhi et les autres ont décidé de faire avancer leur processus.

Vitaly, un responsable de recrutement de l’armée, exprime sérieusement qu’il existe un front de guerre et que les hommes se doivent de servir, peu importe leurs rôles dans l’armée. Il rappelle que tout le monde, sans exception, est concerné par la constitution ukrainienne. Il discute de cela en sirotant son café dans un petit stand avec deux de ses collègues silencieux, non loin d’un groupe de civils.

Un jeune du nom de Roman, vêtu de manière décontractée en noir, résume simplement la situation en disant « Si nous devons y aller, nous irons », soulignant leur détermination malgré le danger. Il ajoute que s’ils avaient eu peur du combat, ils ne seraient pas venus ce matin. Serhi, à ses côtés, appuie ses paroles. Il préfère se rendre lui-même au centre de recrutement, plutôt que d’être conduit par la force dans un bus, comme cela a été le cas pour certains civils arrêtés dans la rue par des recruteurs et amenés de force dans des bureaux militaires.

Cette pratique devient de plus en plus courante, car peu de personnes se portent volontaires pour prendre part au combat. « Je pense que cela fait une différence quand on s’engage volontairement dans l’armée. En tout cas, j’aimerais le croire », ajoute Serhi.

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