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Quel est l’avenir des mères qui restent à la maison ?

L’extrait présenté provient de l’infolettre hebdomadaire « Darons Daronnes », consacrée à la parentalité, diffusée chaque mercredi à 18 heures. Vous pouvez vous abonner gratuitement en suivant ce lien.
Il y a eu une soirée où, mécontente de la quantité de tâches et du nombre d’enfants que j’avais (deux aspects de ma vie que j’avais volontairement choisis), je suis tombée sur un documentaire intitulé’L’Histoire oubliée des femmes au foyer’, diffusé sur Arte (disponible en vidéo à la demande ici). Ce reportage, réalisé en 2021, mettait en lumière le parcours de plusieurs ménagères à partir de l’après-guerre jusqu’aux années 1980, s’appuyant sur des extraits de journaux personnels et des vidéos d’époque. Cela a suffi pour me rendre muette de surprise.
On suit le parcours de jeunes filles, remplies d’aspirations, qui attendent avec impatience et enthousiasme l’instant où elles se marieront et commenceront leur vie de femme au foyer. Il ne fait aucun doute que c’est un rêve qui les passionne. Cependant, les premiers signes de discordance se manifestent rapidement. Une d’elles écrit, après avoir emménagé à Brétigny-sur-Orge (Essonne), une ville où elle n’a aucun lien : « Mon mari, la seule personne que je connais, est maintenant absent toute la journée. Les heures sont longues jusqu’à son retour. L’arrivée d’un bébé apaise un peu le malaise que je ressens. » Il est difficile de ne pas remarquer la lourde responsabilité déjà portée par ce futur enfant, comme un partenaire de secours…

Il est difficile de ne pas réfléchir au rôle de l’homme, qui est à la fois absent en tant que conjoint et père. C’est particulièrement frappant à notre époque, alors que nous cherchons à équilibrer l’implication des deux parents pendant les premiers mois de la vie d’un enfant, une période cruciale pour la répartition future des tâches ménagères. Dans une interview accordée au magazine Elle le 8 mai, le président Emmanuel Macron a exprimé le souhait de remplacer le congé parental, dont moins de 1% des pères bénéficient, par un congé de naissance plus court de trois mois pour chaque parent. Ce congé serait compensé à hauteur de 50% du salaire, jusqu’à la limite de la sécurité sociale (1 900 euros).

Le privilège d’une épouse au foyer

Plus loin dans le documentaire, alors que nous voyons des images du quotidien domestique, notamment le repassage, la lessive et la cuisine, une de ces femmes admet : « Je travaille dur pour me maintenir à la hauteur de cette image idéalisée de moi-même. Moi, l’épouse. Moi, la mère. L’autre jour, j’ai dit à une vieille voisine que la naissance d’un enfant était la chose la plus importante. Le fondement animal de la vie. Elle m’a répondu quelque chose qui m’a surpris : « Vous êtes sûre que vous ne voulez pas être autre chose qu’un animal ? »  »

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