Les hostilités entre l’Israël et le Hamas ont provoqué 35 386 décès à Gaza, en grande partie des civils, d’après un rapport présenté le 18 mai par le département de santé du mouvement islamique palestinien. De même, le côté israélien a subi plus de 1 170 décès, principalement des civils, lors de l’offensive du Hamas le 7 octobre 2023, comme l’indique un dénombrement de l’Agence France-Presse (AFP) qui se fonde sur des sources officielles israéliennes. De plus, l’armée israélienne indique que 624 de ses militaires ont trouvé la mort lors des combats à Gaza.
La tension monte à Jabaliya et à Rafah
Selon les reporters de l’AFP, l’artillerie continue de bombarder l’est et le nord-est de Rafah, tandis que les attaques aériennes perdurent. Un bombardement a engendré deux décès dans un camp de réfugiés, selon l’hôpital koweïtien de la ville. Les Brigades Al-Qods, la faction armée du Jihad islamique palestinien, rapportent également d’intenses hostilités à l’est de la ville avec les forces israéliennes qui ont fait irruption dans ce secteur le 7 mai. L’UNRWA, l’agence de l’Organisation des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens, évalue à 800 000 le nombre de personnes ayant fui les hostilités à Rafah depuis le 6 mai et le commencement des opérations terrestres israéliennes dans cette zone en bordure sud de la bande de Gaza.
Selon des informations fournies par des journalistes de l’AFP, des témoins ainsi que des médecins, au nord de la bande de Gaza, des affrontements ont eu lieu dans le camp de réfugiés de Jabaliya pendant la nuit de vendredi à samedi. Israël avait révélé au début de l’année avoir déstructuré le système de gestion du Hamas dans le nord de la région palestinienne. Toutefois, l’armée israélienne a déclaré vendredi que Jabaliya était entièrement contrôlée par le Hamas lorsqu’ils sont arrivés « il y a quelques jours ».
Le Hamas a soutenu samedi que « des dizaines de personnes sont mortes en martyrs et des centaines ont été blessées » dans le camp de Jabaliya, accusant l’armée israélienne de « démolir des appartements résidentiels (…) et de cibler des écoles et des abris ».
Par ailleurs, l’armée israélienne a annoncé avoir ramené le corps d’un quatrième otage à Gaza. Selon Daniel Hagari, porte-parole de l’armée israélienne, le corps de Ron Benjamin, âgé de 53 ans, a été retrouvé avec ceux de trois autres otages, dont le retour des corps avait été déclaré vendredi. Il est à noter que l’homme de 50 ans a été enlevé par le Hamas le 7 octobre 2023 suite à une attaque lancée par le groupe palestinien dans le sud d’Israël.
La veille, il a été annoncé par l’armée israélienne qu’elle avait retrouvé les dépouilles de trois de ses otages à Gaza, dont Shani Louk, une jeune femme de 23 ans de nationalité germano-israélienne qui avait assisté au Nova, un festival de musique électronique, le 7 octobre 2023. Les deux autres victimes, une femme de 28 ans nommée Amit Buskila et un homme de 56 ans nommé Itzhak Gelerenter, ont également été identifiées par les autorités israéliennes. Selon M. Hagari, ceux-ci étaient aussi présents au même festival de musique. Benyamin Nétanyahou, le premier ministre israélien, a exprimé ses condoléances aux familles endeuillées via Telegram, promettant de retrouver tous les otages, vivants ou morts.
Le Wind, un pétrolier battant pavillon panaméen et appartenant à une entreprise grecque, a été frappé par un missile lancé par les houthis soutenus par l’Iran. L’attaque a eu lieu en mer Rouge, aux alentours de minuit en France (heure locale). C’est ce qu’a signalé le Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom) sur X le samedi. D’après le Centcom, le navire venait de faire escale en Russie et s’apprêtait à se rendre en Chine.
Suite à une attaque, une inondation a été déclenchée, causant une perte de manœuvre et de navigation. Cependant, un navire de la coalition formée par les États-Unis pour patrouiller la mer Rouge a rapidement réagi à l’appel d’urgence du Wind. L’équipage a réussi à reprendre le contrôle du navire, qui a alors repris sa course. Selon le Centcom, il n’y a eu aucun blessé signalé.
Depuis novembre, les Houthis ont lancé plusieurs attaques de drones et de missiles contre des navires naviguant en mer Rouge et en golfe d’Aden, causant des perturbations dans le commerce maritime international dans cette région stratégique. Alliés à l’Iran, ils affirment agir en solidarité avec les Gazaouis.
Par ailleurs, la première livraison d’aide humanitaire a touché terre sur la côte de Gaza. Plus de 300 palettes d’aide ont été débarquées grâce à la jetée flottante provisoire des États-Unis. L’armée israélienne l’a confirmé. Le Hamas insiste toutefois que ces modes de livraison, y compris la jetée flottante, ne remplacent pas les voies sous contrôle palestinien.
Suite à un blocage de plusieurs jours d’arrivées d’aide humanitaire dans l’enclave palestinienne assiégée et menacée de famine, l’armée américaine a annoncé vendredi l’arrivée de près de 500 tonnes d’aide dans les prochains jours.
La ville de Londres a informé que de l’aide britannique a réussi à atteindre la côte de Gaza, simultanément à celle des Etats-Unis et des Emirats arabes unis, grâce au couloir maritime chypriote. Par ailleurs, la France a communiqué qu’un navire de sa marine, portant 60 tonnes d’assistance depuis Chypre, était en train de décharger sur le quai américain. L’OCHA, une agence humanitaire de l’ONU, a indiqué que la route terrestre reste toutefois « la plus praticable et la plus fonctionnelle ».
Washington a orchestré l’évacuation de dix-sept médecins américains de Gaza. Selon un fonctionnaire américain confiant à l’AFP de façon anonyme, ils ont réussi à quitter l’enclave palestinienne, où ils étaient coincés depuis que le point de passage de Rafah à la frontière avec l’Egypte a été saisi par l’armée israélienne, en passant par Kerem Shalom, à la frontière entre le territoire palestinien encerclé et Israël.
« Nous avons constamment communiqué avec les organismes où travaillent ces médecins américains », a déclaré un représentant du département d’Etat, ainsi qu’avec leurs familles, tient-il à préciser. On confirme de source proche de l’AFP que trois autres médecins américains, membres d’une mission médicale volontaire, ont décidé de rester malgré l’incertitude des options futures pour sortir de Gaza.
Le conseiller à la sécurité nationale de Joe Biden est attendu en Arabie saoudite et en Israël.
La porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, John Kirby, a déclaré vendredi que Jake Sullivan, le conseiller à la sécurité nationale du président américain Joe Biden, se rendrait en Arabie saoudite le samedi, puis en Israël le dimanche. L’objectif de cette visite est de favoriser la normalisation des relations entre ces deux nations. Il est prévu que Sullivan s’entretienne avec le prince héritier saoudien, Mohammed Ben Salman, et le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou.
Les discussions en Arabie saoudite auront pour thème principal des questions bilatérales et régionales, notamment la guerre à Gaza, et viseront à œuvrer pour la paix et la sécurité durables dans la région, a précisé Kirby.
Lors de la réunion avec Nétanyahou et d’autres hauts dirigeants israéliens, Sullivan prévoit de discuter du conflit entre Israël et le Hamas. Cela comprendra des négociations pour la libération de tous les otages détenus à Gaza et pour faire face à la crise humanitaire. Kirby a également mentionné que les échanges porteront sur l’engagement conjoint des États-Unis et d’Israël à combattre le Hamas, à la fois sur le plan militaire et politique.