Après près de douze heures de débat, un appel à lever le blocage des prisons a été lancé par l’union syndicale représentant les gardiens de prison (FO Justice, UFAP-UNSA-Justice, CGT Penitentiaire et le Syndicat Penitentiaire des Surveillants) le vendredi 17 mai, quelques minutes avant minuit. Par contre, l’UFAP-UNSA (l’une des deux principales organisations avec FO) a utilisé le terme « suspension » plutôt que « arrêt », en attente du retour de ses membres pour une décision finale le mardi 21 mai.
Depuis le mercredi 15 mai, les prisons étaient en situation de blocus à la suite de la mort de deux gardiens dans une attaque de convoi par quatre hommes fortement armés la veille, sur l’autoroute A154 au péage d’Incarville (Eure), pour faciliter l’évasion d’un détenu, Mohamed Amra. Trois autres gardiens ont également été blessés.
L’apaisement dans le secteur pénitentiaire est une bonne nouvelle pour le gouvernement, qui a dû faire face à plusieurs crises simultanées cette semaine, y compris les violences en Nouvelle-Calédonie. « Ces douze heures ont été intenses, mais nous avons rapidement abouti. C’est la première fois que nous résolvons un conflit aussi rapidement. En 1992 et 2018, le mouvement avait duré un mois, » a déclaré la Chancellerie. Ils attribuent en partie ce succès à leur interaction positive avec l’union syndicale de haut niveau et au bon rapport du ministre de la justice, Eric Dupond-Moretti, avec le secteur pénitentiaire.
Emmanuel Baudin de FO Justice a pris note des « progrès significatifs » faits vendredi soir, qui devraient, à son avis, permettre aux agents de travailler dans des conditions de sécurité améliorées et de ne jamais revivre une telle tragédie. Il a noté que les engagements pris par le gouvernement étaient « presque identiques » aux demandes présentées par les syndicats jeudi dernier. Cependant, il a souligné que ce jour ne représente pas une victoire, compte tenu de leurs pensées pour leurs collègues disparus et blessés ainsi que leurs familles, selon un communiqué de la FO. L’UFAP-UNSA, de son côté, a adopté une attitude moins positive et a préféré mettre l’accent sur la consultation de base pour « éviter toute précipitation ».
La décision prise vendredi est très vaste et comporte un aspect matériel concernant l’approvisionnement en armes longues et armes automatiques d’épaule, gilets pare-balles, holsters de cuisse et de poitrine, uniformisation des véhicules et sécurisation de ceux-ci (protection balistique, pare-buffles). Des instructions ont déjà été données pour que tout cela se fasse rapidement, selon des sources du Palais de Vendôme. Des mesures pour brouiller les drones et l’utilisation des téléphones mobiles sont également prévues. La continuation de cet article est réservée aux abonnés, avec 34,98% du texte restant à lire.