Catégories: Actualité
|
18 mai 2024 4 h 09 min

« Appel à forces de paix ONU en Palestine »

Partager

Au cours d’un sommet marqué par le conflit dans la bande de Gaza, l’ensemble des vingt-deux nations de la Ligue arabe s’est prononcé en faveur d’une solution politique unifiée, depuis Manama, au Bahreïn, le jeudi 16 mai. L’exigence commune était l’instauration sans délai d’un cessez-le-feu, la rétraction des troupes israéliennes et la cessation du blocus de la région palestinienne, alors qu’Israël exprime son désir d' »amplifier » ses actions à Rafah.

Le « Jour d’après », la « Déclaration de Bahreïn » préconise la tenue d’un sommet international pour la paix, piloté par les Nations Unies, la reconnaissance globale d’un État palestinien, et le déploiement de troupes internationales chargées du maintien de la paix et de la protection, sous l’autorité de l’ONU, dans les territoires palestiniens occupés jusqu’à la concrétisation de la solution à deux États.

L’accord conclu entre les dirigeants arabes reprend l’essentiel du plan formulé par le groupe de contact arabe (Arabie Saoudite, Égypte, Émirats arabes unis, Jordanie et Qatar). Cependant, il fait abstraction de la nécessité qu’il imposait de renverser la philosophie d’Oslo, en faisant de l’acceptation d’un État palestinien dans les frontières de 1967, et de Jérusalem-Est comme capitale, une condition préalable aux pourparlers de paix.

L’opposition américaine au plan arabe et son double veto contre la reconnaissance de la Palestine en tant qu’État membre des Nations Unies – devant le Conseil de sécurité le 18 avril, et lors de l’Assemblée générale le 10 mai – les incite à faire des compromis. « Plusieurs pays ont voulu démontrer aux États-Unis qu’ils sont prêts à coopérer, mais la position arabe et ses principes fondamentaux demeurent inchangés », précise une source diplomatique.

Après une demande similaire du président palestinien Mahmoud Abbas, les nations arabes interpellent le Conseil de sécurité afin de réviser son attitude. La scène internationale est encline à les soutenir, représentée par 143 pays qui prônent la solution à deux Etats. Cependant, aucune résolution ne peut être fortement recommandée aux États-Unis, le fidèle allié d’Israël. Selon Hasni Abidi, directeur du Centre des études et de recherches du monde arabe et de la Méditerranée, « Riyad ne souhaite pas perturber son projet de normalisation avec Israël ».

En échange de cette normalisation, Washington a offert à Riyad un pacte de défense ainsi que son appui concernant le développement de l’énergie nucléaire civile dans le royaume. Les jours à venir verront l’arrivée du conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan, à Riyad et à Tel-Aviv, afin de faire progresser ce dossier, malgré l’opposition du Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou à l’établissement d’un État palestinien – une condition requise par l’Arabie saoudite.

Veuillez noter que les détails restants de cet article sont exclusifs aux abonnés.