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17 mai 2024 20 h 13 min

« Un projet de construction est en haut de la basilique de Saint-Denis. »

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Dans le centre-ville animé de Saint-Denis, la façade nord-ouest de la basilique, un vestige exceptionnel de l’architecture gothique et un lieu de sépulture pour les rois français, est actuellement partiellement cachée par des poutres métalliques. Ces dernières semaines, une clôture en bois colorée, se tenant au pied du monument, signale l’emplacement d’un futur projet de construction visant à reconstruire la tour et la flèche nord de la basilique, qui s’élevait autrefois à 90 mètres. Initialement construite au XIIIe siècle pour surpasser la cathédrale Notre-Dame de Paris, la structure avait été affaiblie par une tempête et démontée en 1847. La municipalité a récemment divulgué le programme de travaux à venir, prévu pour octobre. Déjà, une première étape de restauration a eu lieu en 2022 pour renforcer le bâtiment. Si tout se passe comme programmé, la flèche de la basilique devrait être restaurée en 2029, mettant fin à une attente de 182 ans.

La flèche, une fois perdue, était promise à une reconstruction rapide par les architectes, mais le projet avait été négligé. Cent ans plus tard, dans les années 1990, l’héritage culturel a de nouveau été abordé par les élus communistes de Saint-Denis. Patrick Braouezec, à l’époque président de la communauté d’agglomération de Plaine Commune, et Didier Paillard, maire de Saint-Denis à l’époque, ont créé en 2013 un comité de parrainage dirigé par l’écrivain et académicien Erik Orsenna. L’objectif était de susciter l’intérêt du public sur l’importance du projet, d’obtenir les autorisations nécessaires du ministère de la Culture (car l’État est le propriétaire du lieu) et de solliciter les donateurs pour financer le projet.

Le Comité a réussi à rallier plusieurs entreprises locales et personnalités publiques célèbres à sa cause, dont Luc Besson, le fameux réalisateur qui a créé sa Cité du cinéma à Saint-Denis en 2012. Suite à cela, le comité de parrainage a évolué pour devenir l’association Suivez la flèche. Ensuite, tout s’est enchaîné rapidement. En 2017, François Hollande, alors le président de la République, exprime son appui au projet lors d’une visite à la Basilique. Puis, en 2018, un accord cadre est signé entre l’association, le ministère de la culture, le Centre des monuments nationaux et l’évêché de Saint-Denis. Actuellement, l’association présidée par le maire socialiste de la ville, Mathieu Hanotin, est à la fois maître d’œuvre du projet et responsable de son financement.

La reconstruction n’a pas toujours été soutenue unanimement. Le coût total du projet est estimé à 37 millions d’euros. La plus grande part du financement, soit 22 millions d’euros, provient du Fonds de solidarité interdépartemental pour l’investissement (FS2i), qui est alimenté par sept départements de l’Île-de-France. Ces fonds étaient initialement prévus pour la reconstruction de la cathédrale Notre-Dame. Cependant, celle-ci n’en a finalement pas eu besoin grâce à l’affluence de dons. Par ailleurs, la région Île-de-France contribue à hauteur de 5 millions d’euros et la Métropole du Grand Paris ajoute 4 millions d’euros. Des mécènes privés tels que Vinci ont également apporté leur soutien. Une dernière campagne de levée de fonds a été lancée fin avril pour réunir les 3,5 à 5 millions d’euros manquants. Cette campagne invite les entreprises et les individus à parrainer l’une des 15 200 pierres de la future flèche. Avec la technologie NFT, les donateurs recevront une version numérique de la pierre qu’ils ont choisie.

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