Le vendredi 17 mai, le tribunal correctionnel de Paris a acquitté six féministes, y compris la militante écologiste Alice Coffin, dans le procès pour diffamation et outrage public intenté par l’ancien adjoint à la culture de la maire de Paris, Christophe Girard. Cependant, le tribunal parisien a rejeté la demande d’indemnisation proposée par les avocats de la défense.
Girard a intenté une poursuite contre deux femmes politiques et quatre activistes féministes pour des posts qu’ils avaient publiés en juillet 2020 condamnant ses liens avec l’écrivain Gabriel Matzneff, accusé de pédocriminalité. Par la suite, l’ancien adjoint d’Anne Hidalgo a contacté l’Agence France-Presse (AFP) pour indiquer qu’il avait l’intention de faire appel.
L’affaire Girard a éclaté quelques mois seulement après la publication du livre Le Consentement de Vanessa Springora, où elle révèle sa relation contrôlée avec Matzneff, alors qu’elle n’avait que 14 ans et lui 50.
À la fin du procès, Raphaëlle Rémy-Leleu, une autre femme politique écologiste poursuivie, a déclaré à l’AFP : « Ça va beaucoup mieux ». Elle a décrit l’expérience comme une période politique et judiciaire très longue et coûteuse, ajoutant qu’elle pensait fortement à toutes les victimes de Matzneff. Alice Coffin considère que leur acquittement était « évident ».
Néanmoins, la militante formée en journalisme, se dit « en colère » à propos des frais d’avocat qui, selon elle, atteignent des milliers d’euros. Elle s’inquiète du message qu’elle envoie à ceux qui veulent dénoncer la pédocriminalité dans notre société.
Comme elle l’a affirmé : « Pas d’adjoint à la culture du viol ».
Christophe Girard, âgé de 68 ans, a intenté une action en justice contre six féministes pour des commentaires ou des images partagés sur les médias sociaux tels que « Mairie de Paris, pas d’adjoint à la culture du viol » ou « Girard à la culture ? HLM, prix, pension, honneur pour les pédos ». Toutefois, le tribunal a considéré que les commentaires « Mairie de Paris, pas d’adjoint à la culture du viol », étaient présentés comme un jeu de mots et ne violaient pas les limites acceptables de la liberté d’expression.
« Je suis surpris et stupéfait par le cynisme de la décision », a déclaré à l’AFP Christophe Girard. L’élu municipal du 18e arrondissement est surpris que son nom soit associé à la « culture du viol » dans un « jeu de mots ». « Les responsables politiques ne sont pas des comédiens », a-t-il rétorqué.
Lors du procès qui a eu lieu les 14 et 15 mars, les féministes avaient unanimement dénoncé une « procédure destinée à les faire taire ». Une description que l’avocate de Christophe Girard a rejetée.
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