Vladimir Poutine et Xi Jinping ont une fois de plus démontré leur « amitié illimitée » lors de la deuxième visite du président russe à Pékin en sept mois, jeudi 16 et vendredi 17 mai. Il s’agissait de sa quarante-troisième rencontre avec son homologue chinois depuis que celui-ci a pris le pouvoir en mars 2013, un record dans l’histoire des relations bilatérales.
Pour la première fois depuis son accession au pouvoir du Kremlin en 2000, Poutine a choisi la Chine comme première visite à l’étranger après son élection, renvoyant ainsi la faveur à Xi Jinping. Ce dernier avait choisi de se rendre à Moscou en mars 2013 et mars 2023 dès son entrée en fonction en tant que président de la République populaire de Chine.
En plus de leurs réunions physiques, les deux dirigeants ont eu dix-huit conversations téléphoniques, souvent pour célébrer leurs anniversaires. Il n’y a pas eu deux mois sans que les deux ne communiquent directement. Ces deux leaders politiques sont régulièrement vus en train de partager un toast ou de discuter de façon informelle sur les marches du Kremlin lorsque Poutine raccompagne son invité à sa voiture.
Jusqu’en 2022, de nombreux observateurs occidentaux croyaient que leur relation était purement symbolique et déséquilibrée. Ils décrivaient précédemment Xi Jinping comme un « nouveau Gorbatchev », mais ce dernier n’est pas un réformiste. Sa proximité avec Poutine est authentique et réelle.
Au cours de leur interaction lors des Jeux Olympiques d’hiver à Pékin en février 2022, et lors de leur conversation treize mois plus tard au Kremlin, ces deux individus ont dévoilé leurs intentions. Ils prévoient mutuellement de créer un nouvel ordre global, post-occidental. Cependant, cette association n’est pas évidente en raison de la suspicion et même de l’antagonisme qui préexistait entre les deux nations, ainsi que des divergences majeures entre ces politiciens septuagénaires.
Malgré le fait qu’ils soient nés à moins d’un an d’écart (Poutine en octobre 1952 et Xi en juin 1953), leurs jeunes années sont incroyablement différentes. Poutine est issu d’une famille humble, a étudié le droit et, après avoir rejoint le KGB, a été dépêché en Allemagne de l’Est en 1985. Fait distinctif : sa mère aurait pris le risque de le faire baptiser. Par rapport à ça, Xi a vécu une enfance privilégiée. Jusqu’à l’âge de neuf ans, il était un des fils d’un des hommes les plus influents du pays, un collaborateur de Mao. La situation a radicalement changé en 1962 lorsque son père a été arrêté et exilé dans une province éloignée sur l’accusation d’avoir autorisé la publication d’un livre qui semblait constituer une critique indirecte de Mao. Il ne reviendra qu’en 1978.
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