Damien Abad, ancien ministre des solidarités du gouvernement d’Elisabeth Borne, se voit confirmé par le Parquet de Paris une mise en examen pour une tentative de viol présumée en 2010 sur une élue du parti centriste. Tout en clamant son innocence, il fait également face à des accusations supplémentaires de violences sexuelles sur deux autres femmes, pour lesquelles il bénéficie du statut de témoin assisté.
Ces trois femmes affirment être les victimes d’Aba, ex-président du groupe Les Républicains (LR) à l’Assemblée nationale, pour des agressions sexuelles perpétrées en 2010 et 2011. Elles ont toutes tenté d’alerter les autorités à ce sujet, mais sans succès. Chloé (pseudonyme), a fait part de son agression à l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique, qui a informé LR et Matignon. Pourtant, une plainte déposée par Margaux en 2017 a été classée sans suite et Abad a été nommé au gouvernement en mai 2022 malgré ces allégations.
Chloé et Margaux se sont adressées aux médias pour se faire entendre. Suite à la publication de leurs témoignages par Mediapart, une troisième victime présumée, Laëtitia (pseudonyme), a décidé de porter plainte à son tour fin mai 2022. Cette plainte a donné lieu à une enquête préliminaire et ensuite à une instruction judiciaire, aboutissant à la mise en examen de M. Abad deux ans plus tard. Me Mario Stasi, avocat de Laëtitia, a déclaré au Monde que les assertions de sa cliente étaient cohérentes et corroborées par des témoignages concordants, justifiant cette mise en examen attendue.
D’après les récits de trois femmes, activistes ou élues, un motif semblable est dépeint. Le député de l’Ain, ancien président des Jeunes centristes, partie annexe du Nouveau Centre, aurait manifesté une séduction et des avances insistantes et parfois déplacées, que ce soit dans un cadre militant ou lors de rassemblements.
Dans son témoignage, Margaux discutait d’une relation qu’elle a eu en 2011, initialement consentie lors d’une soirée festive, mais qu’elle aurait voulu terminer plus tard, sans y parvenir. Selon elle, M. Abad lui aurait imposé des relations sexuelles malgré ses protestations. En janvier 2024, elle a porté une nouvelle plainte, se constituant partie civile. Chloé, quant à elle, affirme avoir accepté de prendre un verre avec M. Abad en 2010. Par la suite, ses souvenirs de la soirée seraient devenus flous jusqu’au matin, lorsqu’elle se serait réveillée à côté de lui dans une chambre d’hôtel, en sous-vêtements, sans aucun souvenir, à l’exception d’une sensation d’avoir été droguée et un sentiment de mal-être profond.
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