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16 mai 2024 15 h 10 min

« Rosenczveig: Sécurité, Jeunes Violents, Causes »

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Le chef du gouvernement réclame un renforcement de l’autorité vis-à-vis des jeunes qui sont jugés excessivement violents ou susceptibles de l’être. Tout comme le chef de l’Etat, qui a attribué les émeutes de l’été 2023 à des enfants ayant échappé au contrôle parental. Ils critique tous deux les parents négligents et condamnent une « culture de l’excuse ».

Le discours sur l’accroissement de la violence chez les enfants n’est pas récent. Autrefois, il s’agissait des Apaches, puis des Blousons Noirs et plus tard les sauvageons. Le propos est clair. La violence inhérente à la jeunesse est indéniable et s’est accrue depuis les années 1980 ; cependant, elle ne peut pas masquer les problèmes sociétaux profonds de notre société qui restent sans solution. En particulier, assurer la sécurité nécessite non seulement de contrôler les jeunes déjà engagés dans des actes de violences, mais également de s’attaquer aux racines du problème pour prévenir de nouvelles vagues.

Cependant, la stratégie proposée par le gouvernement semble improvisée et active. Elle mise sur l’identification du pouvoir dans la lutte contre l’insécurité, une fonction régalienne par excellence, sans pour autant être en mesure de répondre aux défis.

Or, envisager des comparutions immédiates pour les mineurs de 16 ans ? Déjà, avec le nouveau code de justice pénale pour les mineurs introduit en 2021, ils peuvent être jugés dans un délai d’un mois tout en étant en détention provisoire. Dès 13 ans, la détention provisoire pour crime est possible, comme l’ont montré plusieurs affaires récentes.

L’application est compliquée.

Se questionne-t-on sur la nécessité de traiter les enfants comme des adultes dans le système judiciaire en remettant en question la notion d’atténuation des peines due à l’âge? Doit-on instaurer une justice axée sur l’acte plutôt que sur l’individu qui le perpètre, allant ainsi à l’encontre de la personnalisation des peines?
Par ailleurs, faut-il imposer des actions de service public aux parents défaillants, en plus des amendes et des peines de prison qui sont déjà infligées? Certains parquets, comme celui de Metz, proposent depuis une quinzaine d’années des formations pour les parents considérés comme défaillants, censées constituer une réponse rapide, bien que leur mise en place puisse être complexe, notamment en termes de temps et de ressources financières.
Que penser de l’option des pensions scolaires? En l’absence de soutien social, leur efficacité est limitée. Comment y amener les jeunes qui ont décroché? Et surtout, comment les y maintenir? L’expérience montre qu’un minimum d’engagement des parents est nécessaire. Pourtant, on vise à travailler avec des enfants ayant un manque de soutien parental. C’est possible, mais cela exige l’implication des travailleurs sociaux et des juges qui, en prenant le temps, peuvent persuader parents et enfants de la pertinence du projet. Où se trouvent ces éducateurs et ces juges?
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