Le mercredi 15 mai, des centaines d’Arméniens se sont rassemblés à Erevan pour exprimer leur mécontentement face à la décision du gouvernement de cession de territoires à l’Azerbaïdjan, grand rival régional, dans le cadre des négociations de paix. Cette contestation a fait suite à plusieurs manifestations qui ont eu lieu depuis avril après l’annonce du gouvernement d’accorder des villages historiquement contrôlés par l’Arménie à l’Azerbaïdjan.
La police a été fortement mobilisée pour encadrer l’événement qui a eu lieu dans le centre d’Erevan, en face de l’opéra où le premier ministre Nikol Pachinian devait s’exprimer lors d’une conférence internationale. L’appel à se rassembler a été lancé par le dirigeant du mouvement, l’archevêque Bagrat Galstanian, qui a demandé la démission de Nikol Pachinian.
Tigran Balasanian, un manifestant, a exprimé que « Pachinian doit démissionner, sinon l’Arménie est condamnée », et Nune Sargsian, une femme au foyer, a déclaré que « Pachinian a franchi toutes les limites. Il a abandonné le pays, il doit partir et donner à l’Arménie l’opportunité de se redresser ».
Les concessions territoriales de Pachinian à Bakou, qui sont, selon lui, nécessaires pour assurer la paix avec l’Azerbaïdjan, ont suscité des manifestations marquées par des barrages routiers. L’archevêque Bagrat Galstanian, qui dirige le diocèse de la région de Tavouch, zone où se trouvent les villages à restituer à l’Azerbaïdjan, est à la tête de ce mouvement de protestation. La mise en place d’une procédure de destitution est envisagée.
Le clergé souhaite lancer un processus de destitution contre M. Pachinian. Pour initier une telle procédure, les groupes d’opposition nécessiteraient l’appui d’au moins un législateur indépendant ou d’un membre du parti au pouvoir. Le succès de cette destitution reposait ensuite sur le vote d’au moins dix-huit députés du parti de Nikol Pachinian qui acceptent de le trahir.
Les contrées d’Arménie et d’Azerbaïdjan ont été les théâtres de deux conflits armés en raison du contrôle du Haut-Karabakh, une région située sur le territoire de l’Azerbaïdjan. Bakou, par la suite, a lancé une attaque en 2023, qui lui a permis de reprendre le contrôle de cette région, éjectant les séparatistes arméniens qui l’occupaient depuis trente ans.
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