Revoyez rapidement le grand spectacle des aurores boréales qui a illuminé la nuit du 10 au 11 mai 2024, depuis le crépuscule jusqu’à l’aube. Ce phénomène a été provoqué par une série rapide d’éruptions solaires extrêmement puissantes au cours des jours précédents. Les aurores boréales observées pendant cette nuit étaient d’une rare exceptionnalité, un spectacle d’une telle grandeur n’avait pas été visible en France métropolitaine depuis des décennies. Leur teinte rouge embrasait une grande portion du firmament, et par moments, il était possible de discerner à l’œil nu des nuances de rose, fuchsia, bleu et vert émeraude. La vision nocturne de l’œil humain, qui se développe progressivement quand nous sommes dans l’obscurité, permet de percevoir de très faibles lumières, mais n’est pas très efficace pour distinguer les différentes couleurs. Cependant, la luminosité intense de ce spectacle d’aurores boréales a été telle que les cellules responsables de la vision de couleur en jour ont été sollicitées et beaucoup d’observateurs ont clairement vu des couleurs plus ou moins éclatantes à certains moments. Les capteurs électroniques de nos smartphones et autres dispositifs photo ne sont pas limités comme l’œil humain et peuvent capturer toutes les couleurs des aurores, mais parce qu’ils sont en général configurés pour prendre des photos en journée, l’équilibre entre les différentes couleurs est parfois perturbé et certaines teintes comme le rouge ou le pourpre peuvent dominer de manière excessive.
Au-delà des couleurs, les fluctuations dynamiques au sein des lumières aurorales se distinguaient également par leur éclat, avec le renouvellement rapide de longs filaments plus lumineux. Pour saisir pleinement la dynamique de cette gigantesque chute de particules solaires, j’ai capturé des milliers d’images en utilisant des temps d’exposition variant de 0,5 à 1 seconde. La vidéo offre ainsi une accélération d’environ 15 fois, avec des séquences prolongées atteignant près de 25 secondes, équivalant à un peu plus de 6 minutes dans la réalité.
La vidéo démarre à la tombée de la nuit lorsque le croissant lunaire se couchant est brossé par les lumières aurorales d’un rouge profond. Ensuite, une fois la nuit complètement tombée, plusieurs plans, pris avec des objectifs de 14 mm et 24 mm, se succèdent. Le cadre est large, mais ne représentant qu’une partie des aurores qui s’étiraient sur plus de la moitié de la voûte céleste dans le sud de la France et bien plus au nord. Vers la fin de l’avant-dernière séquence, prise aux premières lueurs de l’aube avec un fond de ciel commençant à s’éclaircir, on peut apercevoir une magnifique étoile filante. Quelques avions sont également visibles, mais ce qui vous captera le plus, c’est l’abondance de petites stries lumineuses de satellites artificiels – en majorité des Starlink ! – dont la pollution visuelle et photographique devient de plus en plus envahissante. La vidéo s’achève avec un dernier regard en direction du sud vers le centre de la Voie lactée, qui résiste encore à l’assaut lumineux de l’aurore boréale alors que l’aube commence déjà à illuminer le paysage.
Nous nous rapprochons du pic d’activité cyclique du Soleil, qui pourrait entraîner bientôt des explosions énergiques produisant des aurores boréales vives, observables jusqu’aux latitudes moyennes. Je vous recommande de visiter régulièrement les sites web spaceweather.com et www.spaceweatherlive.com pour rester informé sur les mouvements de notre astre et les aurores boréales.
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