Deux adjoints d’Anne Hidalgo, maire de Paris, ont appelé Laurent Nunez, le préfet de police, à interdire les discriminations lors des maraudes dans la ville. Ils ont soulevé cette question suite à un reportage diffusé par BFM-TV concernant l’action de groupes d’extrême droite aux commentaires ouvertement racistes. Selon Emmanuel Grégoire et Léa Filoche, le reportage a révélé le pire de l’humanité : une ségrégation basée sur l’ethnie et la religion.
Le reportage en question mettait en lumière une vingtaine de membres du groupuscule Luminis distribuant lors d’une maraude nocturne à Paris, de la nourriture contenant du porc uniquement à certaines personnes sans-abri. Une jeune femme du groupe déclarait qu’ils ne donnaient qu’aux Blancs, excluant explicitement les Noirs et les Arabes.
Grégoire et Filoche ont condamné ces propos comme étant choquants, ouvertement racistes et discriminatoires. Ces actes sont susceptibles de nuire à l’image de Paris et de perturber l’ordre public, selon eux.
Les deux responsables de gauche ont rappelé qu’en 2007, le Conseil d’Etat avait interdit la distribution de « soupes aux cochons », une stratégie déguisée des extrémistes de droite pour exclure les musulmans. Ils sont préoccupés par le fait que le groupuscule suivi par BFM-TV justifie ses pratiques discriminatoires en revendiquant son racisme.
Les représentants municipaux ont sollicité Laurent Nunez et le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, pour qu’ils interdisent les initiatives alimentaires qui promeuvent plus la haine que la solidarité. Malgré l’interdiction de la Préfecture de Police de Paris citant un risque de perturbation de l’ordre public, plusieurs centaines de manifestants d’extrême droite ont marché dans la capitale française le samedi. Cependant, le tribunal administratif de Paris a annulé cette interdiction.